Enseignants, parents d'élèves et autres citoyens de Mérine, dans le sud de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, se perdent en conjectures à propos du nom de baptême officiel porté sur le fronton de l'unique établissement secondaire de la ville, ayant ouvert ses portes depuis l'an 2006 et que l'administration s'entête à désigner autrement. «C'est aberrant de s'apercevoir, dira un professeur, membre de la commission paritaire, que tout au long de l'année scolaire 2008-2009, ce lycée a porté successivement trois noms distincts: le nouveau lycée, le Lycée Abci Djillali et le Lycée Mahmoudi Kaddour. Au début de l'année scolaire écoulée, poursuit-il, les responsables avaient invité les membres de la famille et les proches du Chahid Abci Djillali, pour prendre part à la cérémonie officielle du baptême de cet établissement. Mais deux mois après, a-t-il remarqué, le wali et la délégation qui l'accompagnait, pour commémorer la journée du Martyr à Mérine, ont (re)baptisé le même lycée et de même façon officielle, au nom du Chahid Mahmoudi Kaddour, tombé au champ d'honneur, dans la commune de Oued Taourira.» «Trois mois après, renchérit Mahmoudi C., fils de ce héros de la guerre de Libération, on se retrouve à nager en pleine confusion, puisque des professeurs convoqués à une réunion à Sidi Bel-Abbès, reçoivent leur convocation adressée au Lycée… Abci Djillali. Mieux encore, les candidats au bac, scolarisés dans ce lycée, ont également reçu leurs convocations aux épreuves et même les résultats du bac au nom du même Lycée Abci Djillali, alors que l'enseigne lumineuse du fronton, placardée au-dessus de la porte de l'établissement, est libellée au nom de Mahmoudi Kaddour. Il est donc temps de mettre les pendules à l'heure, pour en finir avec cette ambiguïté qui porte préjudice au corps éducatif et aux familles des deux Chouhada», a conclu notre interlocuteur. Accosté par nos soins aux abords du lycée, pour donner son avis sur la question, le directeur de l'établissement estime qu'il s'agit là d'erreurs purement administratives, qui persistent dans certains services de la wilaya de Sidi Bel-Abbès et répercutées au niveau de l'Office national des examens et concours (ONEC). Néanmoins, a-t-il rassuré, cette coquille insérée par mégarde, sera corrigée une bonne fois pour toutes, dès la prochaine rentrée scolaire en septembre 2009», a-t-il promis.