La baie d'Alger ne désengorge pas depuis quelques jours à cause de la grève qui a secoué le port. Et malgré les efforts fournis par les travailleurs pour rattraper le retard dans le traitement des marchandises, le nombre de bateaux n'est pas encore réduit. Ils sont en effet près d'une quarantaine de bateaux commerciaux qui sont en rade. Alerté par cette situation, un conseil interministériel s'est tenu la semaine écoulée au cours duquel des mesures visant à désengorger le port d'Alger ont été prises. Les services intervenant au niveau de l'infrastructure portuaire, également, sont sommés de renforcer la cadence de travail. Les services du port, des douanes, des opérations commerciales ont doublé leur volume horaire avec un nouvel organigramme et un travail sans répit. Les horaires de travail sont passés ainsi à plein temps, c'est-à-dire en H24, et le jeudi a été également intégré comme jour de semaine. Mais, en dépit de ces mesures, la situation reste en l'état. En effet, chaque jour, d'autres navires se voient inscrire sur la longue liste d'attente. Selon un responsable au niveau du port d'Alger, cette situation est due au rythme de travail du concessionnaire émirati DPword, expliquant que «80% des bateaux en rade ne peuvent pas accoster sur la partie gérée par l'Epal, car se sont des navires de grande taille qui doivent être reçus au niveau du terminal à conteneurs géré en concession par DP Word. Et ce dernier, à qui la gestion de la partie la plus importante du port a été confiée en joint-venture, n'a pas finalement réalisé les objectifs escomptés. Selon les quelques statistiques établies par l'entreprise portuaire du port d'Alger, le taux d'attente en rade a augmenté de plus de 41% relativement à l'année dernière tandis que, pour le trafic portuaire, les chiffres indiquent que ce dernier n'a augmenté que très légèrement (1,2%). Pourtant, tous les moyens ont été mis à la disposition de ce partenaire, l'Epal lui ayant octroyé des machines et des engins. Une grande partie des travailleurs d'Epal lui a été affectée sans pour autant arriver à désengorger la baie d'Alger. L'objectif de cette joint-venture, est-il à rappeler, était de développer le port d'Alger pour un meilleur traitement des marchandises. Par ailleurs, cette longue attente n'est pas sans impact sur le commerce de notre pays. Bien au contraire, le trésor public perd des milliards mais, au-delà, l'Algérie risque de se faire pénaliser avec le refus des bateaux transportant la marchandise de prendre cette destination. Il y aurait même eu des propositions faites aux transitaires et importateurs algériens de leur faire délivrer la marchandise dans des ports des pays voisins. Pour rappel, un débrayage a été observé par les travailleurs du port pendant plus de dix jours. Toute activité au niveau du port d'Alger a été bloquée. Les travailleurs ont décidé récemment seulement de regagner leurs postes de travail.