Le coup d'envoi de la 3e édition du festival du film arabe a été donné, jeudi en soirée, au Théâtre Abdelkader-Alloula qui, en la circonstance, devait s'avérer trop exigu pour contenir le nombre impressionnant d'invités à la cérémonie officielle d'ouverture. Mais c'est en dehors du prestigieux édifice que devait se dérouler le vrai spectacle, dans une ambiance de grande liesse. Dès l'après-midi, la foule avait commencé à s'agglutiner dans la Place du 1er Novembre autour des barrières métalliques dressées pour baliser l'itinéraire en chicane que devait suivre la procession d'artistes de l'hôtel de ville au Théâtre Abdelkader-Alloula. Les illustres hôtes de la ville, conduits par Hamraoui Habib Hawki, président du festival, marcheront sur le long tapis rouge déroulé à partir des marches de l'Hôtel de ville, où une collation leur a été offerte par le président de l'APC, jusqu'au perron du Théâtre Abdelkader-Alloula en contournant le jet d'eau où se dresse l'obélisque de la victoire sous les milliers de fanions multicolores couvrant toute la place, les applaudissements et les youyous de la foule et dans la cacophonie de rythmes soutenus par une multitude de groupes folkloriques. Une haie d'honneur de cavaliers en costumes traditionnels et quelques pirouettes d'un groupe de jeunes en rollers et munis de flambeaux accueilleront la procession devant le théâtre. En chemin, l'artiste égyptienne esquissera même quelques pas de danses devant un groupe folklorique. Le comédien algérien, Lakhdar Boukhors, aura droit à une grande ovation et ira vers la foule serrer des mains et faire quelques accolades. On verra aussi le grand maître de la chanson oranaise, Blaoui Houari, grimper timidement les marches en anonyme, ne trouvant un geste de considération que dans le bras du directeur du TRO, venu le soutenir et lui frayer son chemin. La cérémonie d'ouverture de cette édition du festival, dédiée à la Palestine, sera inaugurée par une allocution du président du festival qui situera l'événement dans l'année d'El-Qods, capitale de la culture arabe et évoquera le lien étroit qui unit deux martyrs, algérien et palestinien, Ahmed Zabana et Mohamed Edhoura, et clôturera solennellement son propos par: «Nul ne pourra éteindre en nous l'amour de la fête, ni l'amour d'El-Qods.» En préambule, la chanteuse Hadjadj Houria, révélée par l'émission Alhan oua Chabab, reprendra la chanson «Ya thaouratou'l ahrari» de Saliha Essaghira. Trois hommages seront rendus au cours de la soirée. Le premier sera consacré au dramaturge algérien Abdelkader-Alloula. Quelques images de ses productions sur scène seront projetées sur écran et les comédiens Adar Mohamed et Haïmour Mohamed joueront une scène de la pièce «El-Khobza». Un tableau représentant le trophée l'Ahaggar d'or sera remis à sa veuve Raja Alloula qui saisira l'occasion pour exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien. Le second hommage sera rendu au réalisateur palestinien Rachid Machrahaoui avec en arrière plan des images des scènes d'émeutes en Palestine accompagnées d'un poème déclamé par Mahmoud Derwiche. L'actrice Yousra recevra le troisième hommage qui gratifiera le public d'une chanson en compagnie d'un duo de talents d'Alhan oua Chabab. La soirée sera clôturée par un gala de musique gnawie, animé par la formation Djamaoui Africa.