Les autorités sanitaires du pays sont rapidement passées à l'action au sujet du pèlerinage et de la menace que fait peser la grippe porcine sur la santé publique. Ainsi, le ministère de la Santé a rendu publiques, via son site Internet, les nouvelles conditions sans lesquelles les prétendants au hadj ne seraient pas autorisés à quitter le territoire national. En effet, nos futurs hadjis devront obligatoirement subir une visite médicale d'aptitude à l'accomplissement du rite du hadj. Cette exigence est destinée à poser un premier diagnostic de l'état de santé général du postulant ou de la postulante à l'accomplissement du 5ème pilier de l'Islam. Par ailleurs, le département de Saïd Barkat a pondu un arrêté ministériel fixant la liste des infections médicales incompatibles à l'accomplissement des rites du pèlerinage. Ainsi, si une maladie répertoriée dans la liste «rouge» du ministère est détectée sur une personne, elle sera automatiquement déclarée inapte au pèlerinage. En effet, et conformément aux résolutions adoptées mercredi dernier au Caire, à l'occasion d'une importante réunion des ministres de la Santé des pays musulmans, sous l'égide de l'OMS, une liste de maladies «invalidantes» pour le hadj y a été arrêtée. Dans le même ordre d'idées, le ministère de la Santé a pris un autre arrêté portant création et fonctionnement de la commission médicale de wilaya d'aptitude à l'accomplissement du hadj. Cette structure qui était jadis centralisée à Alger va donc opérer dans toutes les wilayas du pays et les médecins qui devraient les encadrer doivent être issus d'autres wilayas pour éviter tout favoritisme. C'est la première fois que les pouvoirs publics semblent prendre au sérieux ce volet, tant la grippe porcine fait peser une grave menace sur la santé publique. Il faut rappeler que la conférence du Caire, convoquée en urgence, a recommandé à tous les pays musulmans de prendre très au sérieux le virus H1N1 en prévision de la campagne du hadj. On sait d'ores et déjà que les postulants au rite du pèlerinage, âgés de moins de 12 ans et de plus de 65 ans, ainsi que ceux qui souffrent d'une maladie chronique sont interdits de hadj. C'est la principale conclusion à laquelle ont abouti, jeudi, les ministres de la Santé des pays arabes de la planète, réunis au Caire, en Egypte, en compagnie d'experts de l'Organisation mondiale de la santé (Oms). Mais ces mesures n'ont pas un caractère coercitif puisqu'elles doivent être avalisées par le gouvernement de chaque pays. Concernant l'Algérie, ces mesures prises par le département de Barkat constituent déjà une mise en application du dispositif arrêté au Caire. L'OMS a déjà recensé au moins 952 cas de la grippe A/H1N1 dans la région orientale de la Méditerranée qui comprend le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.