C'est une belle somme d'argent que viennent d'engranger les pouvoirs publics à travers la taxe sur les véhicules neufs, instituée l'année dernière, sur la période allant du 1er janvier au 30 juin 2009. «Sept milliards de dinars ont été engrangés durant le premier semestre de l'année 2009» a indiqué hier en substance Mustapha Zikara, le Directeur général de la législation fiscale au ministère des Finances. Intervenant lors d'une conférence de presse organisée autour de la Loi de finances complémentaire de 2009, adoptée la semaine dernière lors d'un conseil des ministres présidée par le chef de l'Etat, ce responsable a expliqué que cette somme d'argent «est destinée au Fonds national de développement des transports en commun».. En d'autres termes, l'institution des taxes sur les véhicules neufs intervient dans l'objectif «de soutenir le transport public en commun et pour réguler le marché de l'automobile en Algérie». En rappelant également que la taxe sur les véhicules neufs a été instituée grâce à la loi de Finances complémentaire 2008 et varie entre 50.000 et 150.000 dinars en fonction de la cylindrée et la carburation du véhicule utilisé, avec l'institution d'une redevance de 1% payable par les concessionnaires automobiles sur leur chiffre d'affaires annuel. Intervenant en outre à propos de la taxe faite en direction des véhicules de grosse cylindrée, variant entre 200.000 et 300.000DA, le Directeur général de la législation fiscale au ministère des Finances expliquera que «cette taxe ne concerne que les véhicules de plus de 2.500 cm3 et n'est pas destinée aux citoyens modestes». Il notera dans le même temps que «cette taxe concerne aussi les engins et camions de plus de 8 tonnes utilisés dans les travaux publics». Mustapha Zikara ajoutera que cette taxe est faite «pour des véhicules appartenant à des entreprises industrielles pour lesquelles son paiement constitue une charge d'exploitation et vient en déduction de l'assiette de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) ou de l'impôt sur le revenu global (IRG)». Et de noter qu'«en dépit de l'instauration de cette taxe, le véhicule reste, en comparaison avec d'autres produits importés, nettement moins taxé et que les prix des carburants en Algérie sont parmi les moins chers au monde». Par ailleurs, il est à noter que ces mesures ont été prises à la faveur d'une réorientation de la politique économique du pays qui a vu les recettes en devises chuter drastiquement avec l'effondrement des cours du pétrole. Les autorités ont ainsi engagé une bataille contre les importations. Il est utile de noter à cet égard que l'Algérie a importé 153.292 véhicules au cours du premier semestre 2009 contre 171.277 unités durant la même période de 2008, soit une baisse de 10,5%, selon le Cnis. La valeur globale des véhicules importés n'a pas baissé pour autant, passant de 128,069 milliards de dinars au 1er semestre 2008 à 142,234 milliards de dinars pour la même période de 2009.