El-Fen El-Acyl de Menia, association culturelle dirigée par Benkadi Mohamed, est en tournée à l'Ouest du pays, «façon de renforcer, dira son président, les liens culturels et familiaux entre les jeunes de Menia et ceux de l'Ouest algérien». «A Aïn Témouchent, nous avons assisté à la waâda de Moulay Tayeb (Ziara) et rendu visite à nos frères de l'association à Sidi Saïd. Et de là, nous irons à Oran, Mostaganem puis à Saïda», dira M. Benkadi qui, interrogé sur son groupe, souligne: «Notre association existe depuis plus d'un siècle, mais elle n'a reçu son agrément qu'en 1963. Elle compte actuellement 280 adhérents activant dans les arts folkloriques karkabou, hadra (medih), baroud Touat et de musique locale dite Chellali.» «Et notre association a participé, poursuit-il, à plusieurs festivals nationaux, des waâdas et mariages. Malheureusement et pour des raisons bureaucratiques au niveau de la wilaya de Ghardaïa, nous n'avons pas participé au festival panafricain d'Alger». La «prolifération» d'associations touaties ne semble pas déranger El-Fen El-Acyl. «C'est bien qu'il y en ait autant. Et je souhaite que ces associations soient unies autour d'un seul objectif, celui de préserver convenablement le patrimoine. La primordialité revient donc à l'organisation, c'est-à-dire qu'il faut penser à réserver une semaine à chaque wilaya pour organiser sa waâda et éviter ainsi les télescopages et les querelles intestinales», dit-il en précisant que «les Touatis sont les disciples de la Tariqa Taybia». Peut-être fait-il allusion à la waâda de Sidi El-Hasni? «Certes, oui! D'ailleurs, j'y participe depuis 1972. Mais je pense qu'elle a beaucoup perdu de sa pureté spirituelle. C'est comme un hadj, réservé uniquement aux troupes touaties et aux disciples de la Taybia. On dit que c'est devenu un festival, un squelette sans âme». Quelle déception! «Vous savez, j'ai parcouru plus de 1.000 kilomètres avec mes 30 éléments pour planter une un dattier, et j'appelle les présidents de toutes les associations touaties d'œuvrer en concert avec les Mokadems afin de multiplier les rencontres et arrêter ainsi un seul planning de célébration des waâdate. Cela dit, je reste très optimiste», conclut-il.