La saison des fêtes de mariages à Oran s'est transformée avec certains us en véritable cauchemar pour des milliers de citoyens. Le problème se pose surtout dans le cas des cérémonies organisées à domiciles… Les effluves de musiques que crachent les haut-parleurs jusqu'à l'aube maintiennent en état d'éveil tout le monde alentour sans ménagement. «C'est un vrai casse-tête chaque été… Les gens se marient, et nous on passe des nuits blanches trois à quatre fois par semaine ! Les organisateurs du mariage ne tiennent compte ni des vielles personnes ni des malades ni des travailleurs qui attendent impatiemment la nuit pour avoir un peu de tranquillité après une dure journée de labeur en plein été caniculaire», affirme un habitant du quartier Maraval. De son côté, une femme âgée, malade, résidant au quartier Ibn Sina, dira : «Je n'ai pas réussi à dormir depuis quatre jours, à cause de la nuisance interminable des fêtes de mariage. Je suis atteinte de cancer, et mon état s'est profondément dégradé, sachant que les médecins m'ont recommandé du repos et de la tranquillité». H. Nabil, un habitant de Cité Petit, à El Badr, exprime, à son tour, sa colère vis-à-vis de cette situation : «C'est le tapage nocturne !... Je ne supporte plus de rester chez mois à cause des fêtes de mariage. Les autorités devraient trouver une solution à ce problème qui empoisonne la vie de milliers de citoyens à chaque saison de mariage. Le plus grave réside dans le fête qu'un grand nombre de fête se termine par des altercations, notamment entre les personnes qui ont pris de l'alcool». Les citoyens sont unanimes à réclamer la nécessité d'une autorisation délivrée par la wilaya pour la tenue de fêtes de mariage à l'intérieur des agglomérations urbaines. «Les mariages d'aujourd'hui ne sont plus ceux d'autrefois, et la réglementation devrait prendre en question ces nouveaux paramètres», nous di-t-on. S. Lamia se dit, à son tour, préoccupée par cette épineuse problématique : «Je pense que ce problème est spécifique à Oran. Dans les autres villes d'Algérie, la cérémonie du mariage ne dépasse guère 19h. En revanche, chez nous à Oran, ça commence à 13h et ça ne se termine jamais avant l'aube… Lorsque le mariage est tenu dans des salles spéciales et insonorisées, le problème ne se pose pas. Mais lorsque la cérémonie est organisée sous une tente ou sur une terrasse en pleine agglomération, cela devient inadmissible et inconcevable…» En revanche, H.G. estime que chacun a le droit de fêter son mariage comme il l'entend : «On ne se marie qu'une seule fois dans la vie, et on a le droit de le vivre pleinement !» Sur le plan des réglementations, l'on saura que les services de police effectuent de temps à autres des patrouilles dans les cités urbaines et les quartiers populaires afin de soumettre les organisateurs de mariages à baisser le son des haut-parleurs des disc jockey. A ce propos, les services de la Sûreté de wilaya ont enregistré 87 interventions depuis le début de l'été. Du côté des services de la wilaya, des sources de la direction des Affaires générales et de la Réglementation générale (DRAG) expliquent : «La loi est claire, et elle est appliquée sur le terrain. Preuve en est que les services de la police effectuent des patrouilles chaque soir. A savoir aussi que les services de la DRAG délivrent une moyenne de 12 à 30 autorisations par jour, notamment pour dresser des tentes sur la voie publique».