De nombreuses communes de la wilaya d'Oran dont Sidi Chami et Mers El Kébir, enregistrent, ces derniers temps, une prolifération inquiétante des constructions illicites, dont une grande partie est édifiée pendant la nuit et à l'abri de toute intervention des autorités locales. Selon les habitants de ces communes, les occupants de ces constructions illicites bénéficient de logements sociaux à l'issue de la démolition de leurs logements. «Souvent, nous rencontrons beaucoup de difficultés pour obtenir la réquisition des forces de l'ordre afin de procéder aux travaux de démolition des constructions illicites», affirment des habitants de l'assemblée communale de Mers El Kébir, puis ajoutant: «Nous avons de fortes raisons de croire que ce problème implique la responsabilité de tous. Sinon, comment expliquer le fait que ces constructions ne soient édifiées que pendant la nuit et vendues, quelques mois après, par des individus étrangers à la commune, au profit des habitants de Mers El Kébir. Pis encore, les documents relatifs aux transactions de vente portent le cachet de la commune. A l'exemple du quartier Bastiane, envahi depuis quelques temps par les constructions illicites.» Même constat au niveau du bidonville appelé «Dubaï», dans la commune de Sidi Chami. Un bidonville qui, rappelons-le, a été bâti sur une grande superficie de terres agricoles. Les habitants de cette commune révèlent que «ce bidonville recense plus de 300 familles vivant dans des conditions dénuées de toute commodité nécessaire à la vie humaine, notamment les routes, l'électricité, l'eau… En plus du manque de sécurité et celui de l'hygiène… C'est donc une vraie bombe à retardement. Le plus grave dans cette situation, réside dans le fait que les occupants de ce bidonville s'opposent catégoriquement à toute éventuelle idée de démolition de leurs maisons, et ce, en l'absence de toute alternative.» Par ailleurs, le vice-président de l'assemblée communale de Mers El Kébir a considéré que «ces allégations sont infondées. Je porte à votre connaissance que l'assemblée signe, chaque jour, des arrêtés de démolition de constructions illicites qui poussent comme des champignons. A ce jour, le nombre de ces constructions dont une grande partie est édifiée pendant la nuit, est arrêté à 240 unités. Celles-ci sont réparties entre le douar Sahraoua dans le quartier El Ouanchariss et le quartier Bastiane. Concernant la mise en œuvre des opérations de démolition, je vous informe qu'elle est reportée pour quelques temps, car elle est tributaire de la réquisition du wali que nous n'avons pas encore obtenue.» Il y a lieu de savoir que la population de Mers El Kébir dépasse les 25 mille âmes, alors que la commune a officiellement recensé 16 mille personnes, selon certains habitants avertis. Du côté de Sidi Chami, le président de la commune dira: «Nous avons déjà signé l'arrêté de démolition des constructions du bidonville Dubaï, voilà plus d'une année, vu que le propriétaire du domaine agricole abritant ce bidonville a traduit cette affaire devant la justice et a obtenu gain de cause. L'exécution de la décision de justice attend une réquisition du wali pour mobiliser la force publique.» S'agissant de la distribution des logements sociaux, le président de l'assemblée communale de Sidi Chami a fait savoir que «les logements livrés seront distribués après la fin du mois de ramadan». Du côté de la commune de Sidi Chami, aucune date pour l'affichage des listes des bénéficiaires n'a encore été avancée. En revanche, l'on assure que la distribution se fera avant la fin de la rentrée sociale