Certaines stations d'arrêts de bus urbains, dans la ville d'Oran semblent échapper à tout contrôle et organisation opérés par les organismes publics. Elles sont à la merci d'une poignée de chefs de quai qui font leur propre loi, et ce, en l'absence des services de sécurité. Les transporteurs disent avoir affaire à une bande de mafiosi qui ne reculent devant rien, afin de leur arracher, à tort ou à raison, des rackets dont le montant atteint parfois des sommes conséquentes. A en croire nos interlocuteurs, ces chômeurs, qui se sont autoproclamés chefs de quai, recourent parfois à la violence pour arriver à leur fin. «Franchement, nous sommes à la merci d'une vraie mafia. Il est inconcevable qu'un chômeur décide de se transformer, du jour au lendemain, en un chef de quai et impose sa loi tout aussi bien aux chauffeurs qu'aux receveurs. L'on ne peut s'empêcher de s'interroger sur l'absence des autorités publiques de contrôle. Vous savez, souvent les négociations autour du montant du racket dégénèrent et se transforment en altercations physiques, souvent très violentes», affirme un chauffeur de bus opérant sur la ligne 51. Sur ce même sujet, l'un des receveurs dira: «Auparavant, on donnait à ces pseudo-chefs de quai de l'argent pour les aider, car la plupart d'entre eux étaient chômeurs et n'avaient pas d'autres sources financières. Malheureusement, leur cupidité a fait d'eux, une vraie mafia sans scrupule. Souvent, nous devenons objet de menaces, si on ne leur donne pas ce qui est exigé comme argent. Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner dans ces circonstances. Il est grand temps que les autorités interviennent.» Un autre transporteur, desservant la ligne 4G qui relie Yaghmouracen à l'USTO, impute la responsabilité de cette situation aux instances de l'autorité publique et à leur tête, les services de sécurité: «Il est anormal que de tels dépassements puissent échapper au contrôle des autorités publiques habilitées. La présence de ces gens au niveau des stations d'arrêt est catégoriquement illégale et leurs comportements sont presque délictuels. Ces gens-là, nous arrachent des rackets dont le montant n'est jamais inférieur à 40 dinars/jour, alors qu'ils n'assurent aucune prestation aux transporteurs. C'est carrément l'anarchie! Tout le monde peut faire ce qu'il veut.» L'un de ces chefs de stations qui se trouve près de la CNAS, déclare: «Nous, nous ne sommes pas des chefs de station, mais de simples jeunes au chômage qui veulent se rendre utiles, donnant ainsi un coup de main aux transporteurs et aux usagers du transport, en contrepartie, bien sûr, de sommes symboliques. D'ailleurs, la plupart d'entre nous travaillaient, auparavant, comme receveurs de bus dans le secteur du transport.» Il est à souligner que les chefs de stations terminales sont les seuls à être désignés par le syndicat des transporteurs. D'ailleurs, ces derniers obéissent à une réglementation définie par le syndicat et portent une tenue professionnelle.