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Le diktat des transporteurs
TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 17 - 09 - 2008

A chaque bouchon, ces transporteurs décident de laisser les gens en plan et inventent des itinéraires les arrangeant.
Le transport urbain est devenu un véritable casse-tête pour les citoyens, notamment en ces journées de Ramadhan. Certes, des lignes sont attribuées à des transporteurs privés qui assurent ou plutôt devraient assurer le transport des voyageurs d'un coin à l'autre de la ville. Chaque ligne est dotée d'arrêts et surtout d'un itinéraire. Ainsi, la ligne n°3 assure la navette entre la gare routière et la Nouvelle-Ville. Le prix du billet est de 15 DA pour un peu moins de 2 km. Les citoyens y trouvent, malgré tout, leur compte. Certes, les habitués de cette ligne se plaignent de la cherté du billet, mais que faire, si l'on ne veut pas monter à pied cette côte. A défaut de fourgons, on est alors obligé de se rabattre sur les taxis clandestins qui, eux, n'y vont pas avec le dos de la cuillère et exigent pour cette course 100 DA! Du vol! Mais c'est dans la logique du temps, diront les gens, tout le monde s'y est mis contre le pauvre citoyen. Passe encore pour le prix, mais voilà que nos transporteurs ont inventé une nouvelle conception du service public. Ainsi et à chaque fois que des bouchons apparaissent au centre-ville, les transporteurs décident de laisser les gens en plan et inventent des itinéraires les arrangeant. Ainsi, hier dans la matinée, alors que la circulation au centre-ville était des plus infernales, ces transporteurs ont décidé de passer par le boulevard Stiti, ignorant le centre-ville et ne prenant en charge que les voyageurs à destination de la Nouvelle-Ville. Les gens ont beau protester. Rien n'y fait. Certains transporteurs se sont montrés d'ailleurs d'une impolitesse caractérisée. «Vous voulez aller à la Nouvelle-Ville, montez, sinon ne me faites pas perdre mon temps. Et puis je fais ce qui me plaît», se permit de dire un jeune transporteur en guise de réponse à des voyageurs qui exigeaient le respect de la ligne. Ahuris par cette réponse, les gens sont restés cois. Pas le moindre policier en vue. Et surtout, il semble que le service des transports n'opère aucun contrôle. Les transporteurs font leur loi. Les voyageurs sont les otages de ces messieurs qui ignorent la notion de service public. Tizi Ouzou est une grande ville et réclame des services dignes d'une ville et non des solutions de replâtrage. Les fourgons devaient durer le temps que le service des bus soit installé. Ils seraient alors éparpillés sur d'autres zones, en appoint. Pour l'heure, les bus seraient toujours dans les parcs et les fourgons font régner leur loi.
Il serait bon que la police ou au moins des agents du service du transport assistent le matin au niveau des stations de taxis urbains à la prise en charge des voyageurs. Des scènes dignes de Kafka se déroulent en pleine ville. Des comportements frisant la bêtise humaine sont quotidiennement constatés, sans que quelqu'un n'y mette le holà.
A l'intérieur, ces fourgons déversent les décibels des autoradios à fond la caisse. En sus, il est recommandé aux voyageurs d'annoncer, au moins à plus de 200 mètres avant l'arrivée à la station désirée, leur voeu de descendre.
Si le conducteur ne vous a pas entendu, eh bien, tant pis pour vous, il vous déposera plus loin. De grâce, messieurs les responsables, penchez-vous sur ces faits et faites respecter la loi.


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