Le dernier long métrage «London River» du cinéaste algérien Rachid Bouchareb est sorti, depuis hier, dans les salles en France où il connaît déjà un remarquable succès dans les salles. A l'opposé du précédent film, «Indigènes», «London River» revisite, cette fois, des événements historiques très récents et se proposer comme une invitation au dialogue des cultures après les attentats du 11 septembre qui avaient contribué à élargir le fossé. «London River» relate l'histoire d'une rencontre fortuite de deux solitudes. Après les attentats de 2005, qui ont frappé le métro de Londres, une femme, agricultrice anglaise et chrétienne et un vieux garde-forestier africain et musulman vont faire le voyage en direction de Londres pour le même but: aller à la recherche de leurs enfants, étudiants, dont ils sont tous deux sans nouvelles. Les deux personnages, bouleversés par l'événement qui a endeuillé la capitale britannique, vont se rencontrer et partager la même inquiétude. Tourmentés du sort de leurs enfants et compte tenu du manque d'informations, ils vont souffrir et partager le même drame. Dans le film, les attentats ne serviront en fait que de toile de fond pour relater un drame intérieur de la disparition d'un être cher A Londres, les deux personnages apprendront que leurs enfants vivaient ensemble, ce qui va participer à leur rapprochement. Et comme dans «Indigènes», Rachid Bouchareb a inséré des images d'archives dans son film. Rappelons que le film «London River» a été sélectionné en compétition officielle à la 59e édition du Festival international du film de Berlin, qui s'est déroulé du 05/02/2009 au 15/02/2009, et a été récompensé par un prix d'Interprétation qui a été décerné au filiforme comédien malien, considéré comme le meilleur acteur africain. Dans un entretien, Rachid Bouchareb rendra hommage à son acteur fétiche en soutenant que Sotagui Koyaté incarnait «la sensibilité, la joie, la douleur africaine sans rien dire». «Il a tout ce que vit l'Afrique dans son corps et son visage. Quand on rencontre ce genre de type, il n'y a pas besoin de dialogue», dit encore Rachid Bouchareb qui avait déjà sollicité ce comédien une première fois pour son film «Little Senegal». Par ailleurs, le réalisateur Rachid Bouchareb s'est déjà attelé au tournage de son nouveau film, «Hors-la-loi », qui constitue une suite à «Indigènes» et dans lequel le cinéaste algérien revient sur un autre grand événement historique: les massacres de 1945 en Algérie.