L'agence de recherche française ADIT se demande si l'Algérie a bien conclu un accord pour acheter à l'Italie des frégates FREMM et des hélicoptères AgustaWestland. Dans sa dernière lettre d'information, l'agence remarque que plusieurs médias ont rapporté la semaine dernière que l'Algérie avait décidé d'accroître sa coopération avec l'Italie dans le domaine de la défense en décidant d'acheter 6 frégates FREMM ainsi que près de 100 hélicoptères AgustaWestland, suite à un accord d'un montant d'au moins 4 milliards d'euros. La revue de l'aviation militaire Air Force Monthly a été la première à rapporter le supposé contrat, indiquant que l'Algérie avait signé le contrat pour les hélicoptères en juin. Puis Defence Industry Daily a publié un article similaire, citant le journal arabophone basé à Londres Asharq Al-Awsat et indiquant une date de première livraison en 2011. Cet accord remplacerait un arrangement similaire, pas plus confirmé que celui-ci, avec la France, lancé après la visite en Algérie du président Nicolas Sarkozy en décembre 2007. Certains journaux avaient alors suggéré que l'Algérie allait acheter jusqu'à 4 frégates FREMM françaises. Cette acquisition a été longue à se concrétiser et Armada International, le journal suisse, la décrivait comme conclue en octobre 2007, indiquant que "la marine nationale algérienne a suivi le Maroc en temps que client étranger de la FREMM… Les exemplaires algériens seront construits localement à Mers El-Kébir". Mais rien n'a été rapporté sur cet accord supposé, depuis. Maintenant, ADIT s'interroge sur un éventuel accord avec l'Italie. Il remarque que ni l'Italie ni l'Algérie n'a annoncé un tel accord. D'autres sources avancent que les négociations pour l'acquisition de frégates pour la marine nationale se poursuivent à un rythme «normal» et aucune décision ne sera prise avant plusieurs mois. En 2008, l'Algérie avait engagé des négociations avec trois pays européens -la France, l'Espagne et la Grande-Bretagne, en vue d'acquérir des frégates destinées aux forces navales. Seule nouveauté, les discussions avec la partie française connaissent un ralentissement, les deux parties ne s'étant pas rencontrées depuis longtemps pour évoquer le sujet, selon les mêmes sources. «L'offre française n'est pas la plus intéressante. Elle est distancée par celles d'autres pays», affirme la même source qui n'a pas souhaité dévoiler les noms des pays concernés. Notre source précise que ce changement n'est pas dû aux relations difficiles entre Alger et Paris qui traversent une nouvelle période de froid, surtout après le report de la visite, initialement prévue en juin dernier, du président Bouteflika en France. Cette déclaration contredit en partie celle de l'ambassadeur de France à Alger. Le 22 avril dernier, Xavier Driencourt avait déclaré que son pays souhaitait vendre des frégates à l'Algérie. «C'est un sujet qui est sur la table», avait-t-il reconnu lors d'une rencontre avec des journalistes en marge de la visite à Alger d'Axel Poniatowski, le Président de la commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale française. L'acquisition de nouvelles frégates, dont le nombre n'a pas été précisé, va permettre à l'Algérie d'amorcer la mise en place d'une véritable force navale. En effet, contrairement aux autres forces -terrestres et aériennes-, les forces navales du pays n'ont pas bénéficié du dernier programme d'achat d'armes lancé par l'Algérie en 2006 pour plusieurs milliards de dollars. Acquis essentiellement auprès des Russes, les navires que possède actuellement la marine algérienne ont deux inconvénients: «ils ne peuvent pas être armés efficacement et posent le problème de l'interopérabilité avec la marine des pays de l'Otan», explique un spécialiste des questions militaires.