Le procès intenté par ses opposants à Mme Zohra Flici pour «détournement d'argent provenant des dons et autres subventions, et falsification de documents comptables» n'a toujours pas connu son épilogue. Son procès a été renvoyé, hier, lors d'une audience, au 27 du mois d'octobre prochain, par le tribunal d'Alger, en raison de l'absence de ses détracteurs qui ne se sont pas présentés au tribunal. D'anciens responsables de l'Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT), exclus de l'organisation par Mme Zohra Flici, ont accusé publiquement la présidente d'avoir «détourné de l'argent provenant des dons et autres subventions et d'avoir falsifié les documents comptables». Deux anciens responsables, en l'occurrence Boualem Ali et Houari Bouhdjab, respectivement président de la commission de préparation du IIe congrès et président de la commission d'évaluation des finances, ont étalé au grand jour des documents compromettants lors d'une conférence de presse qu'ils avaient organisée conjointement en 2005 à Alger. Ces documents révèlent de «nombreuses opérations de falsification et de détournement d'argent que la présidente de l'ONVT a opérées, selon eux, à l'insu des autres membres de l'organisation». Ils iront plus loin dans leurs accusations en indiquant qu'il n'existe pratiquement «aucune trace comptable de tout l'argent provenant des subventions, dons et autres contributions, depuis la naissance de l'ONVT». Les anciens responsables de cette organisation accusent Mme Flici de «gérer l'argent comme un bien personnel», de «distribuer à des personnes proches d'elle des primes de complaisance sans motif valable» et de profiter de son statut pour ouvrir des «comptes bancaires». Ils se disent prêts à aider les pouvoirs publics en mettant à leur disposition tous les «documents». Selon une source proche de l'enquête, la présidente de l'ONVT avait pris ses précautions en s'abstenant de toucher à l'argent versé dans des comptes bancaires. «Elle prenait uniquement les dividendes tirés des taux d'intérêts annuels. Elle était trop maligne pour ça», soutient-on. Actuellement, elle est mise sous contrôle judiciaire par la justice. L'ex-secrétaire national chargé de l'organique, Ahmed Boualem, avait soutenu que tous les membres de cette organisation étaient devenus «les otages» de la présidente qui ne ratait aucune occasion pour leur faire comprendre qu'elle avait «le bras long» et qu'elle n'avait aucune «inquiétude» à se faire concernant les diverses accusations dont elle fait l'objet. Avant d'étaler au grand jour les nombreuses preuves qu'ils détiennent, les conférenciers ont d'abord voulu annoncer que les pouvoirs publics sont au courant de toutes les «affaires» dont celle qui a défrayé la chronique et relative au don de 20.000 dollars offert par une organisation américaine à l'ONVT. Cet argent a servi, selon le chargé des finances, Boualem Ali, à financer deux investissements, l'un pour l'achat du matériel de crèmerie et dont le bénéficiaire n'est autre que le SG de la daïra de Damous et l'autre destiné à monter une pizzeria pour un fonctionnaire des PTT à Biskra. Selon Boualem Ali, cette affaire avait fait réagir à l'époque l'ambassade américaine qui a décidé de prendre contact avec les auteurs de ces accusations afin de mener une enquête approfondie pour «connaître la destination finale de cet argent». Les conférenciers ont également accusé Mme Flici d'avoir fait main basse sur les 50 logements dont a bénéficié l'organisation et de les avoir octroyés à des «personnes étrangères» à l'ONVT, et notamment sa sœur. «Celle-ci a, selon les conférenciers, bénéficié d'un logement inscrit au nom de son mari à Tixeraine.» «La présidente a aussi obtenu en son nom de jeune fille un logement social bien qu'elle possède une villa sur les hauteurs d'Alger», ajouteront-ils. «Par ailleurs, un illustre inconnu répondant au nom de S. Khatir a bénéficié, lui également, d'un logement. Ce dernier fait l'objet actuellement d'une enquête policière», affirme-t-on. Les détracteurs de Mme Flici ont également exhibé un document où on fait état d'une attribution d'un logement à Aïn El-Hadjar à un enfant de 10 ans qui, en réalité, est le fils du SG de l'ONVT à Saïda.