Près d'un mois après l'apparition du conflit entre Algérie Télécom et Eepad, aucune solution ne semble en vue. L'opérateur historique des télécommunications réclame toujours 3,5 milliards de dinars au provider privé. Cette somme correspond au montant de la dette détenue auprès de cette entreprise privée. L'opérateur historique a rejeté l'offre du PDG du provider privé de prendre une participation dans son capital, en échange de l'effacement de ses dettes. "L'offre d'Eepad d'entrer dans son capital n'a pas été acceptée par le conseil d'administration d'Algérie Télécom qui a demandé davantage d'éléments économiques sur cette entreprise", a déclaré, hier, à la radio chaîne III, le PDG d'Algérie Télécom, Moussa Benhamadi. Le patron de l'opérateur historique a affirmé que son entreprise réclame le paiement de ses dettes auprès d'Eepad. Il a réfuté les accusations selon lesquelles Algérie Télécom cherche à faire disparaître l'Eepad. "Il y a deux échéanciers de paiement de cette dette qui n'ont pas été respectés par l'Eepad pour des raisons que nous ignorons", a dit M. Benhamadi. Le PDG d'Algérie Télécom a expliqué que la concrétisation du plan gouvernemental de développement des télécoms et technologies de l'information (TIC), baptisé e-2013, nécessite l'apport des providers et des opérateurs privés. M. Benhamadi a également exprimé ses regrets aux 40.000 abonnés Internet d'Eepad, dont la connexion est suspendue depuis plusieurs semaines, faute d'un accord entre les deux parties en conflit. Il n'a avancé aucun délai pour le règlement du conflit qu'il a qualifié de «purement commercial». Pas plus tard qu'hier, le responsable de la communication d'Algérie Télécom, Abdelhakim Meziani, a indiqué que «la coupure perdurera cette fois-ci jusqu'à ce que l'Eepad procède au paiement de son échéance». Aujourd'hui, si le provider Eepad est sommé de respecter le calendrier d'échelonnement de ses impayés, ses abonnés au nombre de 35.000 dont des cybercafés et des entreprises se retrouvent du jour au lendemain entre le marteau et l'enclume. On est donc en droit de se demander quel sera le sort réservé aux clients d'Eepad quant à leur dédommagement et aussi concernant la continuité du service. Les pouvoirs publics, apparemment, ne l'entendent pas de cette oreille, eux qui ont décidé d'assainir le portefeuille de l'opérateur historique à travers un contrat dit de performance, à l'horizon 2013. Il en est de même pour l'autorité de régulation des télécommunications (ARPT) qui a décidé de sévir contre les mauvais payeurs en mettant en demeure plus de 200 sociétés travaillant dans le secteur des TIC et l'Internet et où l'opérateur ACINET a perdu des plumes, après le retrait de son agrément. D'aucuns s'interrogent sur le devenir de l'opérateur national après le refus de l'ouverture de son capital, alors que tout le monde est d'accord pour dire qu'il accuse un grand déficit en matière de management et de transfert technologique.