Les commerçants de la rue de la Médersa, sise au centre de la cité des Rostomides, sont venus dénoncer ouvertement, auprès de la presse, «les responsables des administrations et les élus impliqués dans la gestion des affaires commerciales, de la sécurité, de l'hygiène et de la voirie.» «Las de voir notre espace vital spolié, défiguré voire colonisé par des indus occupants, petits commerçants à la sauvette qui ont investi un espace qui nous revient de droit, il n'est pas question pour nous de baisser nos rideaux au profit de l'informel et accepter le diktat imposé par le laisser-aller de l'administration", nous diront les propriétaires de locaux commerciaux, agacés par une concurrence déloyale et par le stationnement non réglementé de ces marchands à la sauvette, qui s'installent sans vergogne à l'entrée des commerces agréés. Pour d'autres, plus radicaux, "dans la manière d'agir des administrations, c'est le système des deux poids, deux mesures qui prévaut. Sinon, comment expliquer que les trottoirs squattés devant le marché de Volani au sud de la ville, ont subi des opérations de grands nettoyage, où tous les sites exploités ont été balayés, alors que notre ruelle et la place publique sont toujours livrées aux charretiers ou camionneurs, venus de loin pour écouler leurs légumes et fruits d'origine et de qualité douteuses?...» Pour les communaux, "ce phénomène est national, l'exode rural restant un vecteur déterminant dans la problématique du commerce informel. Ces gens ont trouvé un vide qu'ils n'ont pas mis longtemps à combler et sont aidés dans leurs agissements par le comportement des consommateurs, attirés par des prix concurrentiels." Pour la DCP, «nos agents de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes n'ont pas chômé durant ces deux derniers mois. Mais, la traque, les saisies, la fermeture de locaux et même le dépôt de dossiers devant la justice, n'ont pu dissuader ces marchands occasionnels de continuer à narguer les pouvoirs publics», ont-ils déploré.