Les lycéens de Kabylie bougent. Ils sont nombreux, cette semaine, à observer des grèves et à protester contre la surcharge des emplois du temps et aussi le sempiternel tablier. Avant-hier, c'étaient les lycéens de Tademaït, une petite ville à l'ouest du chef-lieu de wilaya, qui se sont regroupés devant le portail de leur lycée et refusé d'y entrer. Certes le rassemblement était pacifique et les policiers envoyés sur les lieux n'ont fait qu'observer la scène pour repartir aussitôt car aucun débordement n'a été constaté. Il en est de même à Azazga où les élèves de deux lycées observent, eux aussi, une grève des cours. Deux revendications revenaient essentiellement dans les exigences des élèves : Allégement de l'emploi du temps et suppression du tablier. Pour ce qui est de l'emploi du temps, les lycéens dans leur ensemble crient ‘c'est trop chargé, on n'a même pas le temps de réviser nos cours à la maison'. Une lycéenne, habitant un village loin du lycée, dira ‘on arrive, mes camarades du village et moi, souvent vers dix-huit heures à la maison, encore que maintenant ce n'est pas encore l'hiver mais dans quelques semaines dix-huit heures c'est la nuit noire ! Ajoutez à cela que la fatigue extrême de huit heures de classe n'est pas faite pour arranger les choses…'. Pour ce qui est des tabliers, les lycéens affirment être décidés à ne pas les porter, ‘nous ne sommes plus au primaire et nous savons nous tenir propres si c'est une question de propreté ! On refuse de porter ces tabliers car cela n'a rien à voir avec la pédagogie !' Les parents d'élèves ne savent plus où donner de la tête et ont peur que l'année scolaire soit bousculée avec ces grèves annoncées par les syndicats autonomes et cette action des lycéens qui a tendance à s'étendre. Les parents prient pour que les enfants arrivent tout de même à achever les programmes. Du côté de l'administration, on reste serein. «Tout cela n'est qu'un feu de paille qui s'éteindra très vite et tout finira par revenir à la normale» affirme-t-on. Selon d'autres observateurs, les choses semblent bien parties pour durer car les élèves se montrent déterminés à ne cesser la protesta qu'après la révision des emplois du temps et la suppression de la décision du port du tablier. Pour éviter la ‘contagion', les décideurs de l'Education nationale seraient bien inspirés de prendre en charge ces problèmes.