L'affaire des avortements illégaux, dans laquelle sont mises en cause dix personnes, dont des paramédicaux du CHU d'Oran, qui a éclaboussé plusieurs services de l'hôpital d'Oran, passe aujourd'hui devant le tribunal d'Oran. Les faits remontent à trois mois environ lorsqu'une souricière, mise en placé par les éléments de la police, aboutira à l'interpellation d'une dizaine de personnes. L'enquête était en fait déclenchée suite à plusieurs plaintes déposées par des citoyens et aux fréquentes ruptures de stocks du fameux médicament (Synticinon), utilisé pour faire activer les contractions chez les femmes devant accoucher. C'est donc en visant de démanteler le groupe derrière cette pénurie que le pot aux roses a été découvert, celui d'un groupe de personnes faisant avorter des femmes. Comment? Une femme policière s'est présentée à l'adresse de l'appartement servant de «centre d'accouchement», expliquant qu'elle venait pour une interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle a été ainsi prise en charge rapidement par une personne qui devait lui présenter les tarifs en cours. «L'intervention va vous revenir entre 40.000 et 60.000 dinars», lui dit son interlocutrice. C'était le moment choisi par les enquêteurs pour intervenir et arrêter les personnes qui se trouvaient dans le logement. Il s'agit de personnes travaillant dans différents services du CHUO. Et l'instruction ouverte devait aboutir à l'interpellation d'autres éléments du réseau. Les dix personnes, dont sept femmes, ont été ainsi présentées par devant le magistrat instructeur qui les a écrouées.