Des sources médicales, relevant des services de la prévention, tirent la sonnette d'alarme sur un phénomène qui menace dangereusement la santé publique, celui des canalisations des eaux potables qui se trouvent dans un état déplorable et qui semblent être complètement rouillées. En effet, bon nombre de citoyens ont remarqué que la couleur de l'eau, coulant de leurs robinets, avait des nuances marron. Ceci peut engendrer chez les citoyens, de nombreuses maladies intestinales et dermiques, telles que l'inflammation du foie, les diarrhées, ou encore le trachome qui infecte l'œil, selon des sources médicales. Fatima, résidant à la rue de Mostaganem, témoignera: «Chaque jour, lorsque j'ouvre le robinet, l'eau commence à couler, mais elle est d'une couleur marron et ce n'est qu'un bon moment après, que l'eau reprend sa couleur transparente. Je ne sais pas du tout à quoi c'est dû, alors je préfère éviter de boire de cette eau, de peur d'attraper une maladie.» C'est ce qui sera confirmé par de nombreuses familles, habitant le centre ville et qui se trouvent contraints à avoir recours à l'eau des colporteurs et des citernes. Une source responsable de la direction de l'irrigation, renvoie ce problème «à la vétusté des canalisations qui datent de l'ère coloniale et qui commencent à représenter un réel danger sur la santé des citoyens, ce qui appelle donc à les renouveler dans les plus brefs délais». Notre interlocuteur ajoutera aussi que le projet de renouvellement des anciennes canalisations des eaux potables a été confié, en 2003, à l'entreprise française «LACOR», en collaboration avec «l'Algérienne des Eaux», et des études avaient été faites pour rendre compte de l'état de ces canalisations, le projet a cependant été annulé, vu que l'entreprise française avait revu à la hausse, les coûts du projet». «Les anciennes canalisations se trouvent particulièrement au centre-ville et dans les communes semi-urbaines et datent de plus d'une quarantaine d'années. Elles se sont détériorées puis rouillées avec le temps. Ceci a d'abord engendré des explosions ainsi que des fuites d'eau, ce qui oblige les instances à réduire la pression d'eau. Ces canalisations doivent être renouvelées en toute urgence et ce, bien avant qu'elles ne causent des maladies aux citoyens», conclura-t-il. Un médecin spécialiste dans les maladies à transmission hydrique, au service de la prévention des pandémies expliquera: «Ces vieilles canalisations représentent un grand danger pour la santé publique, à cause de la rouille, qui peut provoquer des infections au niveau du foie, des diarrhées, et même le trachome. L'utilisation du chlore peut donc prévenir des maladies, mais il se trouve que cette matière est parfois indisponible à certains points de distribution des eaux, chargés de contrôler la qualité des eaux, notamment au centre-ville, ce qui nous oblige, à chaque fois, de contacter les services de la SEOR, afin de résoudre définitivement ce problème et préserver ainsi la santé des citoyens.» D'autre part, les services de la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran, SEOR, affirmeront: «Avant que l'eau ne soit distribuée, nous vérifions d'abord sa qualité et si celle-ci est propre à la consommation ou non. Ceci n'implique pas du tout que les vieilles canalisations participent à la pollution de l'eau, et dans ce cas, il est donc impératif d'utiliser du chlore pour protéger la santé des consommateurs. En cas donc de pénurie de chlore, nous intervenons régulièrement pour régler le problème.» Ces mêmes sources ajouteront aussi que «la vétusté des canalisations peut participer à la propagation de la rouille dans l'eau qui est en contact direct avec ces dernières, notamment en cas de forte pression, ce qui explique la couleur marron qui se trouve dans l'eau. Il est à savoir que nous procédons donc actuellement au renouvellement de ces vieilles canalisations, sur une longueur de 95 km, au niveau du centre-ville ainsi que dans plusieurs communes.»