Le mouvement de protestation s'amplifie dans le secteur de l'Education. Après le CNAPEST, qui maintient sa grève pour le 8 novembre, c'est au tour du CLA, du SATEF et du SNAPAP, branche contractuels, de se joindre au débrayage des 8 et 9 novembre. Après des rencontres de concertation, les syndicats de l'Education, regroupés autour de l'intersyndicale autonome de la Fonction publique, annoncent joindre leurs voix à celle du CNAPEST. Lors d'une conférence de presse, tenue au siège du SNAPAP, à ‘Cinq-Maisons' (El Harrach), le porte-parole du CLA, Idir Achour, a appelé à une grève ouverte affirmant :«Si nous avons rejoint la protestation, c'est après avoir épuisé tous les moyens de faire aboutir nos revendications». Il cite notamment l'augmentation des salaires, le statut particulier, la promulgation du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008. Le responsable du CLA a relevé également que le retour au mouvement de protestation va servir à récupérer, selon lui, les libertés syndicales muselées, d'abord, mais, également, à réduire la précarité qui caractérise le secteur, en particulier la question de la contractualisation. «Non seulement le secteur de l'Education accuse un déficit en effectifs, mais il recrute dans le pré-emploi pour occuper les postes budgétaires, au lieu de combler le manque en encadrement. Ce qui a généré des situations abracadabrantes que la tutelle ne pouvait maîtriser depuis des années, déclarera Achour Idir. Pour faire aboutir leurs revendications, concernant la régularisation des contractuels, la représentante des contractuels au niveau du SNAPAP, qui s'associe à la grève, a appelé à l'ouverture d'une enquête sur les cas de falsification du concours de recrutement dans le secteur de l'Education comme divulgué par le directeur de la Fonction publique. Elle a annoncé, par ailleurs, vouloir recourir à une grève de la faim lors des vacances de 15 jours, si le ministre de l'Education ne répond pas aux de réintégration. Le SG du SATEF, Sadali Mohamed, qui a déclaré que son mouvement rejoindra le mouvement de grève, demande l'élargissement de la plateforme de revendications aux logements et à la gestion du mouvement par l'intersyndicale afin de lui donner une meilleure dynamique. Il appellera à la mise en place d'un organisme indépendant pour gérer les œuvres sociales ainsi que leur décentralisation. «L'argent des œuvres sociales, qui revient de droit à tous les travailleurs et fonctionnaires, est dilapidé par l'UGTA dans un silence complice des pouvoirs publics» a dénoncé Sadali. L'absence d'un dialogue sincère entre la tutelle et les syndicats et la non prise en charge des revendications légitimes des travailleurs sont à l'origine de ce recours à la grève qui se fera, malheureusement, au détriment des élèves.