Les gérants des carrières de Sidi-Ali Benyoub voient déjà à travers la révision des horaires de travail de leurs exploitations par les autorités locales, la perspective inquiétante qui se profile pour les 700 salariés, dont les 75% sont originaires de cette localité et auxquels ils demandent en somme de choisir, entre la pollution et leur mise au chômage. Telle est la menace que ces gérants semblent brandir à l'attention des riverains et des autorités concernées, en mettant sur la balance un contrepoids de plus de 700 ouvriers, originaires pour les trois quarts d'entre eux de cette même localité dont la population demande un cadre de vie assaini de tout risque de pollution. Une décision qui si elle venait à être appliquée dès cette semaine, ramènerait leur horaire de travail de 07h00 à 17h00, au lieu de 06h00 du matin jusqu'à 20h00. Ce nouvel horaire est imposé, est-il rappelé, suite aux nombreuses plaintes émanant des habitants de Sidi-Ali Benyoub, contre la pollution dégagée par ces carrières travaillant pour la plupart sans normes requises pour cette activité, comme l'arrosage et le filtrage des poussières, pour en diminuer l'impact nocif sur les voies respiratoires des riverains. De leur côté, les gérants de ces carrières affirment avoir reçu «des instructions fermes pour faire tourner nos concasseurs dès 06h00 du matin jusqu'à 20h00 du soir, depuis le mois de juillet écoulé, pour profiter des beaux jours et assurer aux chantiers de construction, la disponibilité en sable et autres agrégats. «Mieux, diront-ils, nos émissions de poussières ont été ramenées à un taux de 60%, conformément aux normes requises pour le fonctionnement des machines. Mais, s'étonnent-ils, à l'instigation des habitants, une autre décision a été prise, pour ramener ces mêmes horaires à la plage de 07h00 du matin jusqu'à 17h00. Un horaire qui, affirment-ils, fait tomber notre production à 30% de son volume habituel.» Un volume qu'ils estiment à plus de 5 millions de tonnes/an. Poussant le bouchon plus loin, ils diront: «Cette décision est loin d'arranger la machine économique et ne plaide pas pour l'avancement des projets déjà lancés dans la wilaya ou dans les wilayas limitrophes». Et de souligner que certaines machines tombent en panne et nécessitent une maintenance spécifique pendant des heures. Or, les horaires imposés n'arrangent personne parmi les chefs d'entreprises qui, selon eux, ont déjà engagé des investissements énormes pour mener à bien leurs projets». Et de ressortir à l'appui de leurs argumentaires «des instructions du ministère des Mines envoyées à l'ensemble de nos entreprises, pour assurer la disponibilité de la matière première sur le marché, en appliquant la plage horaire des 3×8, autrement dit 24h/24, contrairement aux instructions émanant de l'administration locale, qui réduisent cette plage horaire à 10 heures seulement». Des arguments contre lesquels s'élèvent les représentants des riverains, selon lesquels «ces horaires 3*8 vont à l'encontre de la législation du travail, surtout quand la santé des riverains est en cause. De plus, les plages horaires d'arrêt pourraient être consacrées à la maintenance et à l'entretien des équipements pour ne pas dégager autant de poussières nocives.» Interrogé sur les mesures prises contre les nuisances sonores, l'un des gérants estime que ce problème ne se pose actuellement que dans deux carrières jouxtant des constructions illicites habitées depuis des années et «qu'il suffirait de déplacer pour les éloigner des carrières en question et le problème sera résolu». En somme, les gérants des carrières de Sidi-Ali Benyoub semblent camper sur leur position, à savoir la baisse de la cadence des travaux si ce n'est la fermeture, pour diminuer la pollution et entraîner le chômage pour les 700 ouvriers salariés. Alors que choisir ?... Pour avoir l'avis des autorités communales sur la question, la VO s'est déplacée jusqu'à l'APC de Sidi-Ali Benyoub en ce lundi vers les 11h00, mais les élus et le SG sont restés injoignables jusqu'à midi passé.