Plus de 1.000 enseignants se sont regroupés, hier dimanche, devant le siège de la direction de l'Education de la wilaya (DEW) de Sidi Bel-Abbès, pour renouveler leur soutien à l'intersyndicale nationale du secteur et continuer à revendiquer les droits de l'éducateur en Algérie. Venus de tous les établissements de la wilaya, hommes et femmes portaient des banderoles de protestations contre le comportement de la tutelle et refusaient de reprendre leur travail en classe, «tant que toutes nos revendications ne seront pas respectées par le ministère de l'Education». Une participation massive des professeurs des lycées, du CEM et aussi des instituteurs d'écoles a été remarquée sur les lieux, parmi eux, les membres affiliés des deux bureaux du CNAPEST et de l'UNPEF, qui ont mis l'accent sur les trois points majeurs déjà posés à la tutelle. Points revendiqués d'ailleurs depuis le début de la grève nationale qui a paralysé, trois semaines durant, pratiquement tous les établissements scolaires, avec un taux de débrayage de 97%. Parmi les présents, des intervenants se sont élevés contre les déclarations du représentant des parents d'élèves, qui aurait invité l'ensemble des enseignants à rejoindre leurs classes: «Nous sommes les seuls à décider de nos revendications et du moment de reprendre les cours», lui ont-ils rétorqué. Avant la fin de l'heure de protestation menée devant le siège de la DEW, le directeur, avant d'inviter les représentants syndicalistes à discuter avec lui sur les points importants de ce mouvement de grève, avait pris la parole, en lisant à l'ensemble des enseignants en sit-in, un communiqué émanant du Gouvernement. Il s'agit d'un «appel aux enseignants grévistes dans le secteur de l'Education nationale pour une reprise immédiate des cours et une invite aux syndicats à reprendre le dialogue avec leur administration de tutelle y compris pour discuter de leurs régimes indemnitaires», y est-il rapporté. Le même communiqué souligne «qu'au cours des (précédentes) rencontres, le ministre de l'Education a fait part de sa volonté de mettre en œuvre, au plus tôt, les réponses positives apportées par le Gouvernement». Toujours selon la même source, «les revendications portées à sa connaissance, seront prises en charge par les ministères parties prenantes pour résoudre ce conflit, à savoir le ministère de la Santé et celui du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Ceci, en commençant par «l'élaboration, dans les plus brefs délais des propositions au régime indemnitaire des enseignants», ainsi «que la régularisation des primes et indemnités qui seront versées avec effet rétroactif, à partir du 1er janvier 2008» et enfin «l'annulation de la ponction sur salaires des journées de grève». A l'écoute de ce communiqué, certains semblaient soulagés, contrairement à d'autres qui ont insisté pour que la tutelle se fende d'un engagement écrit et signé, histoire de les rassurer. Pour leur part, les membres du CNAPEST devraient se réunir, une seconde fois, ce lundi, avec le bureau national, pour prendre les décisions qu'ils jugeront conformes.