Toute la politique de redéploiement, ou plutôt la tentative de redéploiement, du FLN dans le pays est en train de réussir, faute de véritables adversaires. La diplomatie des salaires, ou sa volonté déclarée d'augmenter les salaires malgré le manque de prudence ou de retenue du RND en la matière, lui a permis quand même d'occuper le terrain, d'étendre son influence, de tenter de créer les conditions de son irréversibilité, d'implanter dans toutes les régions du pays des pôles régionaux issus du mouvement associatif ou des organisations de masse, comme il se plaisait à le dire et le répéter et qui lui serviraient de relais qui accepteront de s'intégrer comme sous-traitants dans une architecture territoriale de quadrillage définie bien sûr par ses dirigeants. Ce sont autant d'objectifs qui doivent asseoir la domination du FLN selon la vision qu'il a de l'avenir du pays. La cartographie des influences est bien sûr à dessiner bien avant que des événements imprévus ne surviennent et qui redistribueraient les cartes pour de nouveaux équilibres, le pays ne pouvant pas s'accommoder trop longtemps d'une domination unipolaire correspondant à l'unilatéralisme. Le FLN n'a pas besoin de montrer sa force pour intimider et soumettre principalement ceux qui ne peuvent sacrifier leurs intérêts sur l'autel de leurs idées, et ce, pour plusieurs raisons. La première signifie que se placer hors de l'influence du FLN et davantage travailler à contenir celle-ci est perçu comme activant dans l'opposition avec le risque conjuré d'en subir les conséquences. Les partis sont ainsi appelés à s'inscrire dans le champ des influences du FLN pour mettre leur stabilité à l'abri de toute menace. La deuxième est celle de les convaincre que leur avenir dépend de la perception de la nature des relations qu'ils auront avec le pouvoir ou ses représentants.