Les spécialistes des maladies respiratoires tirent la sonnette d'alarme concernant la situation gravissime qu'endurent les tuberculeux, en l'absence du médicament (RHZO). Cette situation dure depuis des mois et est à l'origine de la détérioration de l'état de santé de plusieurs malades. Le mutisme des parties responsables est accablant. Selon des médecins, le traitement administré aux tuberculeux chaque mois pendant une durée de trois à six mois, est indispensable pour leur guérison. En effet, la rareté du médicament (RHZO) dans les neuf services spécialisés en maladies respiratoires des établissements de santé de proximité de la wilaya dure depuis des mois. Elle plonge les patients dans une situation critique, et risque de provoquer la détérioration de leur état de santé, et de les faire passer à un stade avancé de la maladie. Selon de nombreux patients, la situation empire de jour en jour, sachant que plusieurs malades viennent des wilayas voisines. Une preuve que la rupture du médicament touche toutes les wilayas du pays. «Depuis plus de 3 mois, on me signifie que le traitement n'est pas disponible. Selon mon médecin, mon état de santé devient critique du fait du retard pris dans le traitement. Je cours le risque d'aller droit aux soins intensifs», se plaindra un malade. Un autre, une dame, déclarera «Les médecins m'ont informée que le RHZO n'est toujours pas disponible, et m'ont même conseillé de me débrouiller seule. Ils m'ont avoué n'avoir aucune information sur d'éventuels arrivages».Selon le chef service des maladies respiratoires: «le service reçoit quotidiennement des dizaines de patients, et nous réussissons à en procurer, parfois, pour les cas les plus urgents». Le responsable ajoutera que le nombre de malades n'arrête pas d'accroître et que ses services sont confrontés au transfert de malades des wilayas avoisinantes. «En dépit du fait que nous ne sommes pas en mesure de satisfaire cette demande supplémentaire, nous faisons face», dira-t-il. Le responsable assurera avoir fait des miracles pour les patients qui n'ont pas reçu de traitement depuis le dernier trimestre de l'année écoulée. Par ailleurs, des sources de la direction de la Santé ont révélé que l'opération de distribution du traitement aux patients s'est effectuée au niveau des neufs services spécialisés dans les maladies respiratoires des établissements de santé de proximité des secteurs sanitaires de Médioni et de Point du Jour. Les mêmes sources ajouteront que la pharmacie centrale a nié l'existence d'une rupture de stock concernant ce médicament. Ce qui soulève bien des interrogations concernant le sort du médicament et le pourquoi de sa rareté au niveau des services spécialisés. Des statistiques font ressortir 1.500 cas de tuberculose dont 165 dans un état critique.