Après un premier verrou imposé par la loi de Finances complémentaire 2009 (LFC), le gouvernement revient à la charge et donne aux importateurs, conditionneurs de médicaments génériques, un délai d'une année pour se mettre à la production. «Il est nécessaire que les importateurs, qui ne faisaient que du conditionnement de médicaments génériques, commencent à produire. Ils ont un délai jusqu'à février/mars 2011 pour se mettre à la production», a déclaré Saïd Barkat. Les déclarations du ministre de la Santé reflètent le maintien de la politique de lutte contre les importations dites «inutiles», décrétée par le gouvernement dans la LFC 2009. Le premier Salon international du générique qui se tient, depuis hier, au Palais des expositions d'Alger remet au centre des controverses la politique du médicament en Algérie. Ainsi, l'Etat n'envisage pas de céder sur la question de production du médicament localement, en consolidant ainsi sa stratégie de soutien au générique. Le ministre a expliqué, d'ailleurs, que cette mesure s'inscrit dans la nouvelle politique de promotion du médicament générique qui a permis de relever la consommation de ce dernier de manière notable au cours des 5 dernières années. Selon le ministre, «la consommation du médicament générique a enregistré un bond de 10% en une seule année, passant de 28% à 38% entre 2008 et 2009». La LFC 2010, dans son article 33, a institué un prélèvement de 5% sur le bénéfice net des importateurs et des distributeurs en gros des médicaments importés pour la revente en l'état. Le produit de ce prélèvement est reversé au compte d'affectation spécial institué Fonds national de sécurité sociale. Cette nouvelle loi tend à limiter les importations de médicaments, dont la facture devient de plus en plus lourde pour l'Etat. La dépense du médicament, par les organismes de sécurité sociale, constitue le premier poste de dépenses de l'assurance-maladie et a dépassé, pour l'année 2008, les 77 milliards de dinars, soit plus de 1 milliard de dollars. Pour mémoire, plus de 70% de la consommation nationale de produits pharmaceutiques sont financés par la sécurité sociale. «Ces personnes veulent gagner de l'argent très rapidement, sans fournir beaucoup d'efforts. Ils se contentent d'importer des médicaments et de les emballer en Algérie. Ils n'ont même pas besoin de personnel qualifié pour cela», a commenté le ministre, pointant du doigt les importateurs.