Les habitants et visiteurs de la ville côtière de Béni Saf ont exprimé leurs courroux quant au phénomène du pillage des déchets ferreux, touchant ce qui reste de l'ancienne mine de fer de la région datant de l'ère coloniale. Ce site minier est littéralement et systématique désossé. Les pilleurs dissèques tout morceau de fer, et même les rails de l'ancien chemin de fer par lequel des wagons transportaient le fer jusqu'au port de la ville sont découpés. Ces voies ferrés datent de 1870, et partent de différentes régions telles que Ghar El Baroud, Sidi Es Safi, et Kamirata. Dans un passé pas si loin, la mine de fer de Béni Saf faisait les beaux jours de la région et permettait à toute une population de vivre dignement à la faveur d'un travail, certes pénible mais stable. Beaucoup de mineurs avaient succédé à leurs pères lesquels aussi étaient des mineurs. Même des ressortissants marocains sont par là. Le nombre des mineurs atteignait les 2000 en 1930. L'histoire de la ville de Béni Saf était intimement celle de la mine. Et C'est autour de la mine que s'est construite la ville de Beni Saf. Quant au port édifié par la Société Mokta-El-Haddid, pour l'exportation du fer vers les pays européens dont la France en premier lieu, il s'est transformé en un port de pêche créant une seconde activité importante dans la région. Pour revenir au pillage de la mine, ces derniers temps rien n'est épargnés par les trafiquants des déchets ferreux: grands rivets, des gentes et des rails des chemins de fer … M. Zenasni déclarera à ce sujet que «c'est terrible de voir ce qui reste de la mine qui nous procurait notre gagne pain. L'exposer au vol et au pillage, pour être vendu à quelques sous, alors que cette mine représente l'histoire de la ville de Béni Saf». Ammi Boucif, ancien travailleur de la mine, depuis les années 1950, exprimera de son côté son regret face, notamment la désintégration des vieilles charrettes qui se trouvaient au port, sur le pont. Il dira: «Ces derniers jours, j'ai vu une bande de jeunes sur la passerelle, qui étaient en train de démonter la charrette restante. Ces actes de vandalisme nuisent à l'image historique de notre ville».