Le DG de Mobilis, l'entreprise publique de téléphonie mobile, a remis mardi dernier sa démission au ministre de la Poste et des Technologies de l'information. L'information a été rapportée par TSA. Azouaou Mehmel a été amené à démissionner, moins de 4 mois après la démission de l'ex-DG, Lounis Belharrat. Une démission, de plus, qui renseigne largement sur les difficultés que rencontrent les responsables de cette entreprise à se faire entendre. "Le DG n'a pas eu les coudées franches" nous a confié une source. "Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas dites, mais ce qui est communément connu c'est qu'il ne peut pas travailler librement. L'emprise du ministère de tutelle y est pour beaucoup. Comment voulez-vous que le DG prenne des décisions?" ajoute la même source. Le site d'information TSA évoque un bras de fer qui a opposé M. Azouaou au ministre de tutelle, Hamid Bessalah. Selon TSA, à son arrivée à la tête de Mobilis, le DG avait mis fin aux fonctions de Sihem Djenouhet, sous-directrice commerciale de l'opérateur. Cette dernière est la fille de Salah Djenouhet, numéro 2 de l'UGTA et membre du Conseil national du RND. Le ministre s'est opposé à cette décision et Sihem Djenouhet a repris, il y a quelques jours, ses fonctions, sans l'accord du DG de Mobilis. Les travailleurs ont massivement soutenu leur directeur général. Cette démission consacre en effet l'instabilité dans lequel se retrouve l'entreprise depuis des années. Surtout en ce moment où le secteur connaît une montée en cadence de la concurrence. Et sans changement de statut de l'entreprise, les choses n'iront pas mieux. En effet, "le statut de SPA ne lui consacre pas l'autonomie requise entachée par des procédures dont sont épargnés les autres opérateurs de téléphonie mobile." ajoute notre source. Le risque est, encore une fois, de voir l'entreprise tourner au ralenti. Le pari de gagner davantage de clients n'est pas près d'être gagné par une entreprise qui a pourtant des capacités énormes pour distancer ses concurrents. En décembre dernier, lors de l'installation de Azouaou, il était surtout question “d'apporter un nouveau souffle au sein de l'entreprise et de motiver le personnel pour développer une attitude commerciale propre à améliorer les indicateurs de performance”. Au lieu de s'améliorer, les choses se corsent.