Au moment où les parents d'élèves manifestent leur inquiétude concernant le baccalauréat, estimant que la date du 6 juin laisse peu de latitude aux élèves, après un début d'année très mouvementé suite aux cinq semaines de grève, des voix s'élèvent pour réclamer une seconde session du bac, jugée inévitable. Benbouzid a coupé court à ces espoirs. Selon des sources, «vingt semaines de cours sont insuffisantes pour que la totalité du programme scolaire soit dispensée et assimilée». Cette année, les élèves, notamment ceux des classes d'examens, ne sont pas en mesure d'achever leur programme. D'autres facteurs plaideraient pour ce choix, à savoir la rentrée scolaire qui a démarré en retard car coïncidant avec le ramadhan. Le problème des tabliers, l'épidémie de la grippe porcine et le rétrécissement volontaire motivé par le Mondial 2010 sont venus compliquer une rentrée controversée. Difficile, donc, de terminer le programme scolaire même si le ministère a supprimé deux semaines de vacances en février et en mai. L'Union des associations des parents d'élèves s'inquiète donc du taux de réussite au baccalauréat. Déjà l'an passé, il avait été faible avec 53% de réussite. Selon la même source, les parents d'élèves proposent au ministère de repousser de trois semaines l'examen du bac, et organiser une deuxième session en septembre. A défaut, l'Union des associations des parents d'élèves demande au ministre de prendre, au moins, en compte les résultats de toute l'année, sous la forme d'un contrôle continu, mieux à même de réellement tester le niveau scolaire des élèves. Pour les classes de terminale, l'arrêt des cours aura lieu le 25 mai. Les élèves seront-ils prêts pour subir l'examen du baccalauréat? Pas si sûr. C'est en tout cas l'avis de Khaled Ahmed, président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves. Il ajoute qu'il est également peu probable que le délai s'étendant du 25 mai, date d'arrêt des cours, au 6 juin, date de l'examen du baccalauréat, soit suffisant pour rattraper les cours perdus et effectuer les révisions. Tous ces éléments font que la session du bac ne se présente pas sous de meilleurs auspices. «On a transmis une correspondance au ministre de l'Education nationale. On a demandé le report du bac à la fin juin et une deuxième session en septembre», nous déclarera Khaled Ahmed. Les candidats au baccalauréat qui auront échoué à la session de juin peuvent toujours tenter leur chance une nouvelle fois. Sans cette session, l'année prochaine, on se retrouvera dans une impasse car il faudra trouver de nouvelles classes pour ceux qui auront échoué. Normalement, l'élève devrait décrocher une note de 10 sur 20 ou plus pour être admis à l'examen. Le rachat n'existe plus en théorie. Mais l'Union des associations des parents d'élèves n'exclut pas de demander cette alternative en ayant recours aux fiches de synthèse et en prenant en compte les moyennes des résultats de toute l'année. C'est un autre moyen d'augmenter le nombre de reçus. Ce que refuse le ministère de l'Education qui a rejeté également la deuxième session du bac. Au-delà des problèmes liés aux examens, c'est celui du niveau scolaire des élèves qui se pose. A cette situation incroyable se greffe le combat syndical. Le Cnapest menace de revenir à la charge et de paralyser le secteur. Quatre syndicats – Education et Santé- se réuniront lundi pour discuter des actions de protestation à mener et pour lancer une nouvelle structure syndicale, une «Centrale générale des travailleurs», selon la proposition du Cnapest qui ne serait pas contre la grève, a déclaré Nouar Larbi.