Gifles, coups de poing, insultes et humiliation, c'est le lot quotidien de quelques femmes algériennes et les statistiques recueillies auprès du service de médecine légale du CHUO d'Oran et celui de la sûreté sont alarmantes et prouvent que le phénomène ne cesse de s'accroître et de prendre de l'ampleur. Un médecin légiste a affirmé, à ce propos: «Il est tant de souligner que toutes ces femmes battues constituent un problème de santé publique et un fléau social. De plus, ces femmes ne bénéficient pas de soutien psychologique. Pourquoi donc ne pas créer une structure ou un centre pour femmes battues et envisager une assistance juridique en plus du suivi psychologique. Selon une étude faite, 47% des femmes algériennes sont battues, soit une femme sur deux et aucune tranche d'âge n'est épargnée, même celle dont l'âge dépasse de loin les 60 ans. Citons l'exemple de la femme égorgée par son ex-mari à Sidi El Houari ou celle frappée à mort, à coups de hache par son époux ou encore la jeune fille battue à mort et à tort par son frère et son père, pour ne citer que celles-là et pour celles dont la vie a été épargnée, les séquelles physiques et morales sont parfois très graves. Il faut rappeler que les motifs de l'agression sont ainsi répartis: conflits conjugaux en grande partie, environ 47%, 20% pour la famille et le voisinage, 5% sur les lieux de travail et 28% pour les agressions à l'extérieur. Par ailleurs, 94% des agresseurs sont connus par leurs victimes, et c'est soit le mari, le père, le frère ou encore le fils, le voisin ou le patron. En conséquence, il est temps de prendre des mesures draconiennes et drastiques afin de minimiser les dégâts, provoqués par ces violences à l'égard de la femme, car l'agression est peut être physique et morale à l'encontre de la femme mais surtout destructrice vis-à-vis de l'enfant, témoin d'un tel carnage. Enfin, nous croyons fermement que le pourcentage réel des femmes battues dépasse largement les statistiques recueillies, puisque la majorité des femmes ne dénoncent jamais leurs agresseurs.