Les citoyens de la ville d'Arzew, en quête de sérénité, assistent ces derniers jours impuissants au délire des motocyclistes qui arborent leur diktat absolu sur les routes de la ville pétrolière, envenimant ainsi l'atmosphère avec la résonance nuisible, émanant de leurs deux roues dont la quasi-totalité est dotée de tuyaux d'échappement non pourvus de silencieux, pourtant prescrits dans le code de la route. Les terrasses des cafés et autres places publiques sont désertées par les citoyens arzewiens qui s'agglutinent alors à l'intérieur des buvettes, tolérant ainsi la chaleur et l'asphyxie due à la consommation de tabac, et ce, afin d'échapper surtout aux retentissements incessants, provenant des motos, conduites à tombeaux ouverts. «Nous sommes obligés, à chaque passage d'une motocyclette, d'arrêter la discussion, car nous ne pouvons pas entendre ce que dit notre interlocuteur, vu justement les bruits des moteurs qui percent nos tympans», s'écrie un habitué du café, situé sur le boulevard Frantz Fanon. Et pourtant la police locale ne cesse de frapper fort et plusieurs campagnes, pour réprimer les dits dépassements, ont été minutieusement opérées, mettant ainsi hors circulation, des dizaines de motos, pour le grief de non port du casque, d'absence d'assurance, de vacarme à cause des tuyaux d'échappement libres, excès de vitesse et dépassements dangereux. Il y a même des récidivistes qui ont tout simplement été déférés devant la justice puis emprisonnés, sans pour autant que cela n'apaise la tension et mette fin à l'emprise des chauffards sur les routes. Notons que les services de sécurité locaux ont enregistré de nombreux accidents de la route, à cause justement de ces motocyclistes qui confondent les rues avec des champs de course. Une autre campagne serait la bienvenue, espèrent toutefois les citoyens d'Arzew, surtout en cette période qui marque le début de la saison estivale, très convoitée par les fous des deux roues qui se préparent à étaler, encore une fois, leurs prouesses en matière de conduite infernale.