Dans le but d'acheter un logement et mener une vie décente avec sa famille, M.A., un père de deux enfants, Aïcha et Azzeddine, vient d'annoncer son intention de mettre son rein… en vente. L'homme, employé dans le cadre du filet social avec un salaire de 3.000 DA par mois, vit avec ses deux enfants et sa femme dans une pièce dans l'appartement de ses parents, au milieu d'une famille déjà nombreuse, composée de 15 âmes au quartier Daoudi Moussa à Saïda. Selon ses déclarations, il est demandeur d'un logement social depuis de longues années, mais en vain: il ne figure même pas dans la liste des 850 bénéficiaires qui devrait être affichée incessamment, car «ne remplissant pas les conditions nécessaires» selon certaines responsables qui penchent sur pas moins de 6.000 dossiers. Interrogé sur sa situation, le père de famille, qui avait squatté pendant plus de deux ans un logement à Haï El-Bordj, avant d'évacuer les lieux suites aux promesses des autorités locales, rétorquera: «Je ne comprends pas sur quelles bases les commissions d'attribution ont attribué des logements sociaux à des filles célibataires et des citoyens nouveaux mariés ces dernières années, ainsi qu'à des gens aisés, en écartant des demandeurs réellement dans le besoin, comme c'est le cas pour moi.»