C'est aujourd'hui que les 7.500 travailleurs du complexe sidérurgique d'Annaba, ArcelorMittal, se prononceront sur l'opportunité de déclencher une nouvelle grève générale illimitée, et ce lors d'une assemblée générale convoquée au siège de la direction. En effet, mardi passé, le SG du syndicat, Smaïn Kouadria, en avait fait l'annonce. "Le dialogue a échoué, nous avons essayé en vain les voies du dialogue. Nous avons convoqué une assemblée générale pour aujourd'hui avec comme ordre du jour le vote de la grève générale illimitée qui est inévitable", a ajouté M. Kouadria. Selon le journal électronique TSA, le syndicat réclame l'application d'un avenant à la convention de branche relatif à l'augmentation des salaires, conclue entre la Fédération des mécaniciens (FNTMMEE) affiliée à l'UGTA et la SGP Translob, actionnaire à hauteur de 30% dans le capital d'ArcelorMittal. "La direction ne reconnaît pas cette convention et rejette le dialogue dans ce cadre. Le syndicat y tient", a indiqué M. Kouadria. Le bras de fer syndicat-direction s'est durci lundi à l'issue d'une réunion de dernière chance qui "n'a rien donné", a-t-il déploré. Après l'échec des discussions directes avec le syndicat, le directeur général d'ArcelorMittal Annaba, Vincent Le Gouic, s'est tourné dans une dernière tentative vers les travailleurs qui décideront aujourd'hui du déclenchement ou non de la grève générale. Ce dernier avait adressé une lettre aux travailleurs, mardi, et leur rappelait que "le salaire de base moyen a été augmenté de 25% depuis janvier 2005 et sera augmenté de 5% le 1er juillet". Evoquant l'amélioration des conditions de travail, il dira que les accidents de travail ont été réduits de moitié et que la productivité a augmenté. Il conclura en mettant en garde contre les effets néfastes de la grève et que celle de janvier passé a coûté 6 millions de dollars faisant perdre une production de 36.000 tonnes à l'entreprise. Prenant à témoins les travailleurs, M. Le Gouic a affirmé que le dialogue n'est pas rompu avec le partenaire social. Sans jamais évoquer la convention de branche et la revendication du syndicat, il a proposé un échéancier de discussions qui s'étalera de septembre à décembre 2010. La direction a proposé au syndicat, lors de la réunion de lundi, d'actualiser la convention de branche de l'entreprise dès septembre, d'entamer des discussions sur le régime indemnitaire en octobre, de mettre en place le système de bonus lié à la performance de l'entreprise en novembre et de discuter des salaires de 2011 en décembre.