Les médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens non inscrits au tableau de l'Ordre de leurs corps professionnels respectifs exercent dans l'illégalité la plus totale en Algérie. C'est le constat sans équivoque livré par le docteur Driss Reffas, Secrétaire national de l'Union médicale algérienne (UMA) et conseiller régional et national du conseil de l'Ordre des chirurgiens, lors d'une série de rencontres organisées dernièrement à travers la wilaya de Sidi Bel-Abbès, ayant pour objet «la sensibilisation des chirurgiens-dentistes à l'inscription au tableau de l'Ordre de la profession». A l'appui de son constat, le docteur Reffas se réfèrera aux deux textes de base régissant l'ensemble des professions médicales en Algérie. Il s'agit d'une part de la loi 90-17 modifiant et complétant la loi 85-05 relative à la promotion et à la protection de la santé qui stipule, en son article 199, que «Pour être autorisé a exercer, le Médecin, le Chirurgien-dentiste ou Pharmacien remplissant les conditions prévues aux articles 197 et 198, doit s'inscrire auprès du conseil régional de l'Ordre territorialement compétent...», et, d'autre part, du décret exécutif n°92-276 du 06 juillet portant code de déontologie médicale, énonçant «L'ensemble des principes, des règles et des usages que tout médecin, chirurgien-dentiste et pharmacien doit observer ou dont il s'inspire dans l'exercice de sa profession.» Rappelant des articles corroborant l'analyse qu'il en fait de la situation, il ne manquera pas de se désoler surtout du fait que nombre de ses confrères chirurgiens-dentistes «n'étant pas inscrits au tableau de l'Ordre, semblent ignorer qu'ils ne sont aucunement autorisés à exercer, à quel titre que ce soit, la chirurgie dentaire.» Le plus grave dans l'affaire est que l'administration de la santé publique, dans son ensemble, continue, elle-même, de cautionner un tel état de faits tout en gardant le silence sur les risques qu'elle encoure en se mettant ainsi en infraction par rapport au code pénal, si d'aventure une erreur médicale venait à être commise par l'un de ses praticiens. Le représentant de la SOR de Tlemcen tiendra à rappeler, à ce propos, que «la responsabilité du directeur de l'établissement, en sa qualité d'employeur, est pleine et entière s'il se révèle que le chirurgien-dentiste ne figure pas au tableau de l'Ordre et exerce donc illégalement la profession.» Poursuivant son argumentaire, notre interlocuteur nous expliquera ainsi que toute personne ne remplissant pas les conditions requises au regard de la loi et du code précités et exerçant la profession, se met directement en cause pour «exercice et pratique illégaux de la chirurgie dentaire.» Partant de ce constat, le docteur Driss Reffas ne s'empêchera pas de lancer un appel en direction de la DSP de la wilaya de SBA et des différentes structures de la santé publique afin d'inviter les chirurgiens en situation illégale de bien vouloir régulariser leur situation vis-à-vis de la section Ordinale régionale et assurer ainsi leur inscription au tableau de l'Ordre qui sera bientôt diffusé officiellement aux services et organes compétents.