A l'approche de la saison estivale, les craintes ressurgissent chez les consommateurs, souvent pris en tenaille entre la nécessité de se rafraîchir et la (médiocre) qualité des produits proposés par des fabricants de boissons. Le marché algérien des boissons gazeuses est en évolution perpétuelle. Cette évolution trouve sa source dans la moyenne de consommation nationale par habitant qui est passée de 35 litres/habitant/an, en 2005, à 49 litres/habitant/an en 2007. Ces statistiques concernent, plus précisément, la consommation nationale moyenne des boissons rafraîchissantes sans alcool (BRSA). Selon des chiffres diffusés par Optimexport Algérie, le pays importe seulement 1% des eaux embouteillées et des boissons gazeuses grâce à un secteur privé dominant qui assure une couverture de la quasi-totalité des besoins nationaux. Cependant, il semble que le secteur est miné par l'émergence de plusieurs opérateurs informels qui ne respectent pas souvent les normes d'hygiène et de qualité requises. C'est pourquoi, les craintes des consommateurs ressurgissent notamment pendant la saison estivale car une bonne partie de ces boissons gazeuses et jus de fruits est exposée à des températures élevées et/ou conservée dans des conditions loin d'être «sécurisantes». Des études réalisées entre 2005 et 2007 confèrent à la filière des boissons gazeuses et de jus de fruits une structure oligopolistique et relèvent un nombre considérable d'opérateurs informels, faute d'une réglementation complète, notamment en matière de typologie de produits, de conditions et normes d'hygiène et de professionnalisation des producteurs. Pour ainsi dire, cette filière de boissons gazeuses et jus de fruits est livrée carrément à l'anarchie. Pour preuve, l'on indique que les véritables professionnels, au nombre de 400 à 500 sur les 1.465 entreprises inscrites au Centre national de registre de commerce (CNRC), font face à une rude concurrence peu soucieuse des règles d'hygiène et de sécurité sanitaire et qui constitue, à la fois, un véritable frein à la professionnalisation des producteurs et au développement de l'industrie, mais aussi un danger de taille pour la santé des consommateurs. Résultat, le nombre des intoxications enregistrées durant l'année écoulée s'élève à 4.400 cas, dont deux mortels. Les professionnels de la filière, réunis sous la coupe de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), militent pour la mise en place de laboratoires internes au niveau de chaque site de production, lit-on dans une publication de cette association, diffusée hier. En prévision des saisons, estivale et du Ramadhan, durant lesquelles la consommation de boissons rafraîchissantes est très importante, l'APAB entend mener une campagne de sensibilisation sur la qualité des produits. Dans la filière agroalimentaire, le marché mondial des boissons rafraîchissantes sans alcool est l'un des secteurs les plus dynamiques et devrait connaître, en volume, une progression moyenne annuelle de 4,3% d'ici 2011.