Si vous habitez Arzew ou ses alentours immédiats, évitez de tomber malade la nuit. Vous risqueriez de payer chèrement votre état de santé dégradable et pour cause, le verrouillage général observé par les officines qui baissent rideaux, souvent à partir de 22 heures en été. Pourtant, il existe bel et bien une liste de permanences nocturnes, établie par les services du secteur sanitaire d'Arzew et qui contraint, législation oblige, les pharmaciens à assurer une prestation de service à tour de rôle durant la nuit. Ladite alternance n'est manifestement nullement garantie, dans la majorité des cas, selon l'aveu même d'une source très informée de la question. Le constat rugueux est «diagnostiqué» par les patients chaque nuit, surtout les malades chroniques. Munis de leurs ordonnances médicales, ces derniers se rendent de suite auprès de la pharmacie de garde dont le nom est affiché au niveau de l'établissement public de santé de proximité, EPSP, ou bien au niveau du commissariat de police, et retournent finalement bredouilles, sans pour autant avoir acquis les médicaments prescrits par les médecins de garde, et ce, pour apaiser leurs souffrances, à cause justement de ces «vendeurs» de médicaments à juste titre, qui jouent aux apothicaires le jour uniquement. Ces mêmes pseudo-pharmaciens dont la santé des citoyens est éjectée au plus profond des échelons de leurs intérêts, n'honorent malheureusement pas le cahier des charges, spécifique à leur activité commerciale et surtout la déontologie médicale. «Hier soir, j'ai été contraint de me déplacer à Oran (42 km), afin d'acheter des calmants pour mon épouse qui souffrait d'un mal de dents. Est-ce normal pour une ville comme Arzew qui est dépourvue de pharmacies de garde?», s'interroge un citoyen exacerbé. Le parent d'un autre malade chronique interpelle les responsables du secteur sanitaire d'Arzew pour l'accomplissement d'un audacieux circuit de vérification, la nuit, auprès des officines réfractaires. «Nous attendons de vous un geste salvateur qui nous soustrairait du marasme», martèle un malade à l'encontre des pouvoirs publics. En attendant, la résurrection de la permanence pharmaceutique de ses cendres, les malades locaux d'Arzew et surtout les résidents des zones limitrophes, continuent à souffrir silencieusement, pour peu que nos décideurs comprennent que la santé publique n'est, en aucun cas, un jouet entre les mains de négoces médicinaux irresponsables.