Il semblerait que l'ère où on brûlait les chandelles par les deux bouts est, bel et bien, révolue. Le président de la République entend renforcer le contrôle des derniers publics et la traçabilité de l'argent de l'Etat. C'est-à-dire qu'il est temps d'injecter de l'argent dans des secteurs rentables et des entreprises créatrices de richesses. C'est pourquoi, l'objectif premier du programme quinquennal 2010-2014 est de réhabiliter l'appareil productif national, délaissé des années durant au profit des investisseurs étrangers. C'est le message qu'a voulu passer Abdelaziz Faïd, directeur du contrôle et de la réglementation budgétaire au ministère des Finances, intervenant lors d'un séminaire régional sur la mise en oeuvre du contrôle des dépenses engagées au titre du programme quinquennal 2010-2014. Pour ainsi dire, l'enveloppe financière consacrée au programme en cours, évaluée à 286 milliards de dollars, ne sera pas jetée par les fenêtres. Car, l'enjeu premier d'abord consiste à mener à bon port les projets inscrits au titre de l'actuel quinquennat. Et l'Etat n'entend pas lésiner sur les moyens afin de faire aboutir les projets en question. Il s'agit d'abord de renforcer le contrôle sur l'argent de l'Etat afin d'éviter, en premier lieu, la réévaluation budgétaire des projets et lutter, en second lieu, contre le phénomène de la corruption institutionnalisée qui a pris des proportions inquiétantes ces dernières années. «42% des 286 milliards seront destinés au développement humain, c'est vous dire l'importance accordée par les pouvoirs publics à ce programme», a tenu à préciser M. Faïd aux 144 participants du séminaire régional sur la mise en oeuvre du contrôle des dépenses engagées applicables aux budgets communaux. Les appétits peuvent s'aiguiser. Pour cela, il faut instaurer des garde-fous, fera-t-il comprendre. Dans cette perspective, l'Etat a mis en marche une série d'actions afin de renforcer le contrôle préalable des dépenses qui seront engagées dans le cadre de la mise en oeuvre du programme quinquennal 2010-2014. Cette rencontre qui, faut-il le préciser, est la sixième du genre après Annaba, Béchar, Ouargla, Mostaganem et Sétif, s'est tenue dans cet esprit. Ces rencontres sonnent donc un avertissement de taille et des mises en gardes destinées aux responsables en charge de la gestion des deniers publics. En clair, ces rencontres régionales organisées par le ministère des Finances sont initiées dans le but d'éviter à l'avenir les dérapages liés à la mauvaise gestion et au phénomène de la corruption. Depuis le début de l'année écoulée, le gouvernement, conduit par le Premier ministre, mène une vaste opération de lutte contre la corruption dans le secteur public. Ces opérations seront ainsi renforcées à l'avenir par le contrôle de la traçabilité des dépenses publiques prévues dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. Pour rappel, plusieurs hauts responsables, notamment du groupe public des hydrocarbures Sonatrach et du Port d'Alger ont été limogés et poursuivis en justice pour malversations présumées dans la passation de contrats avec des groupes privés. L'Etat entend redynamiser à l'avenir certains organismes de contrôle, à l'instar de l'Inspection générale des finances.