Mohand Ouali Brahiti, directeur général des Changes, à la Banque d'Algérie, a été limogé de son poste. L'information a été rapportée par le journal en ligne vivalalgérie, dans son édition d'hier. Le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci a décidé de se séparer de son Directeur de changes dans une tentative de stopper l'hémorragie de devises qui touche de plein fouet l'institution financière qu'il dirige. Cette décision intervient, en effet, au moment même où la Banque centrale fait face à une hémorragie de devises induite par les transferts de bénéfices des sociétés étrangères et les importations qui continuent de plafonner avec parfois des opérations fictives. La saignée a fini par susciter les craintes des autorités politiques. Bien qu'une baisse ait été signalée, à plusieurs reprises, la facture d'importation -que le gouvernement s'est engagé à faire baisser sensiblement- s'est maintenue à un très haut niveau. Depuis la loi de finances complémentaire de l'exercice 2009 (LFC 2009), le gouvernement a pris des mesures pour diminuer les achats de l'étranger. Ces mesures se sont en effet traduites par la baisse des importations dans de nombreux groupes durant le premier trimestre de l'année en cours. Le dernier rapport du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes l'a clairement montré. A l'instar des produits alimentaires et des médicaments, les voitures ont également été concernées par la baisse des importations. Au total, selon les chiffres du CNIS repris par l'APS, l'Algérie a importé 67.791 véhicules entre janvier et mars 2010, contre 72 802 pour la même période en 2009, soit une baisse 6,88%. En monnaie, la facture des importations de véhicules est passée à 67,808 milliards DA, contre 71,228 milliards DA au cours des trois premiers mois de l'année en cours. La baisse est estimée à 11,1% pour les importations alimentaires qui est estimée à 1,55 milliard de dollars contre 1,75, à la même période de 2009, soit une baisse de 194 millions de dollars, avec une chute beaucoup plus accentuées pour les viandes, les laits, les produits laitiers et les céréales. La facture d'importations des viandes a ainsi chuté de 39,13% en s'établissant à 28 millions de dollars (contre 46 millions de dollars au 1er trimestre 2009) ; celle des laits et produits laitiers a baissé de 38,97%, à 213 millions de dollars (contre 349 millions de dollars), et celle des céréales, semoule et farine a chuté de 34,75%, s'établissant à 490 millions de dollars (contre 751 millions de dollars). En ce qui concerne les médicaments, la réduction est évaluée à 12,48%. Les achats de l'Algérie sont passés à 326 millions de dollars contre 372 millions de dollars. Si la facture d'importation des viandes, des produits laitiers et des céréales a sensiblement baissé, ce n'est pas le cas pour le sucre, le café, le thé et les légumes secs. Rien que pour le sucre et les sucreries, le montant des importations a été multiplié par trois, durant le premier trimestre de l'année en cours par rapport à la même période de l'année dernière. La hausse est, en effet, de 71,03% avec une facture de 248 millions de dollars contre 145 millions de dollars. Pis, les montants déclarés à l'importation ne correspondent pas à la valeur globale des marchandises déclarée à l'arrivée, précisait hier le même site. Ce qui se traduit par des pertes colossales pour les finances publiques car une partie des crédits accordés semble être investie à l'étranger. D'autre part, nombre d'opérateurs du commerce extérieur sous-évaluent le produit lors de la déclaration aux douanes. Cela relève, au mieux, de l'incompétence, et au pire, de la complicité...