Le village de Abdelmalek Ramdane, où la couleur brique se mêle au vert des pins et des eucalyptus qui l'enveloppent dans une sorte de demi-sommeil, dispose des deux des plus belles plages du littoral mostaganémois: Ouillis et Clovis. Ouillis est formée de deux anses qui se rejoignent. C'est la plage à l'état sauvage, solitaire et belle, ordonnant sa crique vers le bleu de la mer qui affronte les dunes et le sable. Ici, la nature est à l'état brut. La route qui mène à la plage se fraye un passage à travers la terre rouge des champs cultivés et la vigne pour descendre en escargot jusqu'à la plage alignant sur un côté une file de majestueux cyprès où viennent s'intercaler quelques mimosas aux fleurs d'or dont les parfums enveloppent la route. A chaque détour, c'est toujours la rencontre brusque avec un site qui étonne, tout au long du parcours, par sa variété et son côté sauvage. Plus bas, ces arbres cèderont la place aux majestueux eucalyptus puis à la forêt de pins qui couvrira l'espace jusqu'aux abords de la plage. C'est en fait la plage qui arrête la progression de la route et l'étendue des cultures. Elle se prolongera à gauche par un simple chemin de terre qui traverse les champs jusqu'aux centres de vacances juchés sur la colline et dominant une partie de la plage à l'ouest réservée exclusivement aux colons. Au début de la plage, un pâté de cabanons aux couleurs vives et un ensemble de bungalows clôturés sommeillent en retrait de la bande de sable où le filet d'eau d'un petit oued a creusé un sillon pour se jeter à la mer. A Ouillis, la campagne s'est laissée traîner jusqu'à l'extrême limite de la plage pour célébrer ses noces avec la mer. Les vapeurs marines viennent se mêler aux odeurs parfumées de la terre. C'est un paysage enchanteur qui s'offre au visiteur. Ici, la nature a accompli un chef d'œuvre en trois dimensions chromatiques : en vert pour l'ombre et la fraîcheur de la forêt, en jaune pour la brûlure du sable et en bleu pour la sérénité du ciel et le frémissement de la mer.