Le marché de la datte, à Oran, connaît un recul palpable concernant l'intérêt des citoyens pour ce produit, par rapport à l'année dernière, et ce, malgré l'approche du mois sacré où la consommation devient très forte. Pour expliquer ce recul, l'un des commerçants spécialisés dans la vente de la datte au niveau du marché de M'dina J'dida dira que cela est dû à la flambée que connaît le prix de cette denrée qui a atteint les 450 Da le kilo, alors qu'il n'était que de 250 Da le kilo l'année dernière. De ce fait, notre interlocuteur indiquera que le client qui achetait 5kg de dattes se contente, désormais, d'un seul. D'autres commerçants indiqueront même qu'il est attendu que le prix du kilo de dattes atteigne, durant la mi-août, les 500 voire les 600 Da. Une flambée due, selon ces commerçants, aux mandataires qui ont un contrôle total sur le marché. A ce sujet, l'un de ces commerçants déclarera : «ce produit est plus que disponible, sauf que les activants dans ce secteur font exprès de le stocker dans des chambres frigorifiques afin de pouvoir spéculer sur le prix, exploitant la conjoncture du mois de ramadhan». Notre interlocuteur soulignera ensuite : «certains commerçants, considérés comme des intrus dans le marché de la datte, usent de tout leur poids en s'accaparant le produit pour le stocker, et ce, dès son arrivée sur le marché de gros pour pouvoir spéculer sur le prix, en toute impunité ». Les oasis de palmiers de Biskra et de Tolga sont les fournisseurs du marché local d'Oran, sauf que la contrebande qui sévit sur ce produit a fait que son prix flambe, surtout lorsqu'on sait que la datte algérienne est très prisée chez nos voisins au Maroc et en Tunisie. On la trouve même sur les tables des plus luxueux hôtels de ces pays. Le comble c'est que cette même datte fait la traversée vers le vieux continent avec un label tunisien ou marocain. Une réalité constatée par un ressortissant algérien au niveau d'une superette en France. Cela se passe alors que la datte algérienne de premier choix est exportée vers la France, l'Espagne et même vers le Maroc. A cet effet, plus de 680q de dattes ont été exportés au cours de cette année alors que le consommateur algérien ne peut même pas se payer un kilo à un prix raisonnable. Pour mettre un terme aux agissements des spéculateurs, certains commerçants interpellent les services de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes d'intervenir, et ce, en contrôlant les chambres frigorifiques qui servent de dépôts de stockage.