Le gouvernement algérien ne veut plus faire du pays un gigantesque centre commercial. La nouvelle politique mise en route par les pouvoirs publics s'affiche clairement à travers les différents textes de loi régissant l'activité économique et l'investissement étrangers dans notre pays. Désormais, tout investisseur étranger désirant fructifier son capital doit faire preuve de volonté de transmettre le savoir faire aux Algériens. C'est dans ce sens que le gouvernement algérien veut conditionner l'ouverture de ses gisements pétroliers et gaziers aux compagnies étrangères par le transfert de technologies. L'annonce a été faite avant-hier à Montréal par le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. «Dans le futur, ce sera une priorité pour tous les secteurs, nous travaillerons avec des partenaires qui nous aident à fabriquer nos équipements en Algérie, notamment dans l'industrie pétrolière et gazière», a déclaré M. Yousfi, à l'Aps, à l'issue de sa rencontre avec la communauté d'affaires du Québec. Jusqu'à présent, l'Algérie n'exigeait pas de transfert de savoir-faire en échange de contrats de prospection et de production d'hydrocarbures. Le ministre veut rompre avec cette méthode qui ne profite pas à l'amélioration du niveau de savoir-faire des Algériens. Partant, le ministre de l'Energie et des Mines compte en partie sur la diaspora algérienne au Canada pour réaliser cet objectif. «J'ai donné un certain nombre de messages à cette communauté pour qu'elle s'implique davantage dans le processus de fabrication d'équipements en Algérie en participant dans l'industrie pétrolière et notamment minière qui dispose d'un savoir faire important", a-t-il ajouté. L'Algérie incite, surtout, les compagnies de services pétroliers à investir en Algérie dans la fabrication des équipements et des pièces de rechange destinés aux installations gazières. Jusque là, les compagnies étrangères importaient des produits fabriqués ailleurs qu'en Algérie. «Il y a nécessité d'avoir un partenariat plus important dans le domaine industriel, un partenariat de fabrication d'équipements et de transfert de technologies et non pas un partenariat de vendeur–acheteur», a déclaré Youcef Yousfi, annonçant ainsi la fin d'une période qui a surtout profité aux investisseurs étrangers qui se sont conduit comme de véritable commerçants. Les investissement se limitent à la vente de produits, ce qui est loin de répondre aux objectifs de création d'emplois encore moins de transmettre un quelconque savoir technologique. La Sonatrach cherche, également, à impliquer les entreprises algériennes dans la fabrication des équipements destinés à l'industrie pétrolière et gazière.