Les pays arabes ont suivi l'Algérie dans sa démarche visant à criminaliser le versement de rançons aux terroristes preneurs d'otages. Cette victoire diplomatique intervient alors que 5 ressortissants français travaillant sur des sites d'Areva, au Niger, viennent d'être enlevés, en fin de semaine passée. Même si aucune demande ou revendication n'a été faite, les doutes sont orientés sur AQMI, l'organisation terroriste affiliée à Al Qaïda. En réussissant à convaincre plusieurs Etats de la nécessité, voire de l'urgence de prendre une décision commune dans le cadre de la lutte antiterroriste, la démarche algérienne apparaît comme un grain de sable gênant dans les habitudes de plusieurs pays occidentaux qui préfèrent payer plutôt que de s'exposer à un mécontentement populaire interne qui risque d'hypothéquer la réélection de présidents ou de Premiers ministres. Le fait est que la lutte antiterroriste est, différemment, perçue par ceux-là même qui prétendent vouloir éradiquer le terrorisme. En dépit de ces obstacles, la proposition algérienne de criminalisation du versement de rançons aux groupes terroristes pour libérer des otages est en train de gagner du terrain. Les ministres arabes des Affaires étrangères ont souligné leur rejet de toutes formes d'exactions commises par les groupes terroristes, notamment la demande de rançons pour financer leurs crimes. Au chapitre de la lutte contre le terrorisme international, les ministres des AE des pays arabes ont adopté, lors de leur dernière session ordinaire, leur rejet de toutes formes d'exactions commises par les groupes terroristes telles la menace, l'exécution d'otages ou la demande de rançons pour financer leurs crimes, et ont appelé les Etats arabes, qui ne l'ont pas encore fait, à ratifier la Convention arabe de lutte anti-terroriste. Ils ont, également, réaffirmé leur condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et mis en relief la distinction entre le terrorisme et la résistance légitime des peuples face à l'occupation. L'Islam n'a pas été en reste, puisque les ministre ont rejeté l'assimilation du terrorisme à la religion de l'islam, et souligné la nécessité d'éradiquer le terrorisme à travers l'élimination des foyers de tension et de la politique de deux poids, deux mesures dans l'application de la légalité internationale et de mettre fin à l'occupation, à l'injustice et à l'atteinte aux droits de l'Homme. Les ministres ont, enfin, appelé à la tenue d'une session spéciale de l'Onu pour accélérer l'élaboration de la convention globale incluant une définition précise du terrorisme.