La gestion catastrophique des vols continue au niveau du pavillon national. Des centaines de voyageurs, voire des milliers, partis accomplir le petit pèlerinage de la Omra, se sont retrouvés pris en otage par la compagnie nationale qui a simplement abandonné des centaines de clients, livrés à la faim et la soif dans les aéroports d'Arabie saoudite, où ils dorment sur des cartons depuis des jours. Originaires pour la plupart des wilayas du sud, les pèlerins ont épuisé leur budget et se sont retrouvés dans le dénuement sous une chaleur écrasante. Vieillards, femmes et enfants guettent un geste de solidarité des pèlerins des autres pays qu'ils voient repartir heureux d'avoir visité les lieux saints de l'Islam. Aucun représentant de la Compagnie n'est venu apporter la moindre explication. Ces dernières semaines, le personnel d'Air Algérie est plus préoccupé par les augmentations salariales que par le sort des clients et les autorités consulaires ont brillé par leur absence. On parle d'une véritable catastrophe à l'aéroport de Djeddah où les conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement sont complètement défaillantes. L'avion d'Air Algérie en provenance de Djeddah, qui devait ramener des pèlerins à Alger, a fait 17 heures de retard. Des «bourdes» qui s'accumulent au fur à mesure des rotations des avions et qui ont atteint une moyenne de 17 heures auxquelles il faut ajouter les 5 à 6 heures pour chaque embarquement que les passagers doivent aussi endurer. Selon une source digne de foi, avec les retours massifs de l'Aïd, la programmation des vols est complètement perturbée. Aucune compagnie n'est épargnée que ce soit à l'aéroport international ou celui moins huppé du hadj. La panique s'est emparée des mouâtamirine (pèlerins qui accomplissent la omra ou petit hadj). Beaucoup n'ont plus d'argent pour faire face à de nouvelles dépenses mais le plus dur à supporter est l'incertitude du départ dans des conditions d'accueil, d'enregistrement et d'embarquement désastreuses. Les pèlerins, des milliers sous le chapiteau en toile, attendent à même le sol dans une véritable étuve. Ils sont assis ou allongés à même le sol sur des cartons. Ils manquent d'eau fraîche et de nourriture, évoluant dans des conditions d'hygiène repoussantes. Beaucoup sont exténués par le pèlerinage et les malades sont sans soins. Les altercations sont nombreuses comme les bousculades avec chariots pleins de bagages devant les portes des salles d'embarquement à chaque nouvelle annonce. Selon notre source, la situation inédite vécue cette année est la conséquence de la défaillance sans pareil des services d'assistance au sol saoudien. Les tapis roulants et des balances sont en panne. Les perturbations dans l'affectation des salles d'enregistrement, de contrôle de police et d'embarquement ajoutées au manque d'information et de communication ont semé la confusion. Les personnels, trop nonchalants, selon notre interlocuteur, sont totalement dépassés. Une débandade qui, bien entendu, a désorienté les passagers et les agences mais aussi la gestion de l'aéroport. Il y a lieu de signaler le laxisme dans lesquelles sont placés les passagers, ce qui semé un vent d'affolement dans les rangs des voyageurs qui ne savent plus à qui s'en remettre sur place. Par ailleurs, une habitante de Ain Salah est décédée hier à l'aéroport de Djeddah où elle s'est retrouvée à court de médicaments à cause d'Air Algérie. La défunte, âgée de 55 ans aurait dû se trouver chez elle après avoir accompli le petit pèlerinage de la Omra. La défunte était asthmatique, selon des témoignages, et s'est retrouvé à cours de médicament.