AQMI est née de l'intégration, en janvier 2007, du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dans Al-Qaida, le réseau d'Oussama Ben Laden. Organisation djihadiste algérienne, le GSPC était apparu en 1998, à l'époque des massacres de masse perpétrés par le Groupe islamique armé (GIA). Après avoir fait allégeance à la mouvance Al-Qaida, le groupe a étendu sa zone d'action à l'ensemble du Sahel, de la Mauritanie au Tchad, en passant par le Mali, le Niger et le Nigeria. "Lors de la création d'AQMI, l'objectif qui lui était assigné par Ben Laden, c'était l'Europe", mais faute d'atteindre le Vieux Continent, le mouvement s'est concentré et rabattu sur le Sahara, rappelle Jean-Pierre Filiu, professeur au Centre d'études et de recherches internationales de Sciences Po. C'est "une région dans laquelle elle était déjà présente et où elle a intensifié ses actions en ouvrant de nouveaux fronts, notamment au Niger, en 2009", note l'auteur des Neuf vies d'Al-Qaida. AQMI est dirigée, depuis 2004, par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud. Agé d'une quarantaine d'années, il est né à Meftah, dans la banlieue d'Alger. Chimiste de formation, il a rejoint le GIA en 1994. D'après Jeune Afrique, qui lui a consacré un long portrait, son ascension au sein de l'organisation islamiste a été fulgurante. Chef de cellule, puis émir de phalange, il entre en contact avec Al-Qaida dès 2005 par l'intermédiaire du Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, chef de file de l'organisation en Irak. Droukdel installe des camps d'entraînement en Kabylie pour former des candidats djihadistes venus du Maroc, de Libye, de Tunisie, de Mauritanie et d'ailleurs. Dans une interview accordée au New York Times le 1er juillet 2008, il affirme que ses troupes sont essentiellement constituées d'Algériens. Ils seraient 200 à 300 rassemblés autour de lui dans les maquis en Kabylie. Dans le Sahel et le Sahara, AQMI est divisée en plusieurs phalanges très mobiles.