Le ministre marocain des Affaires étrangères, Tayeb Fassi Fihri, a accusé hier, à Syrte en Libye, l'Algérie de refuser et de ne pas envisager la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, une accusation à laquelle a refusé de répondre son homologue Mourad Médelci. La question des frontières revient d'une manière cyclique dans les rapports entre les deux grands pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Les Marocains en font, même une fixation, même si cette fermeture n'est pas de nature à permettre l'édification de cet ensemble région qui permettrait aux cinq pays concernés de coopérer dans bien des domaines stratégiques, parmi lesquelles l'Agriculture, l'Hydraulique, l'Energie, et les Transports, sans oublier les questions d'ordres sécuritaires. Interrogé par la chaîne de télévision Al-Jazeera, le chef de la diplomatie marocaine a demandé une nouvelle fois la réouverture de la frontière terrestre fermée en 1994, selon TSA. M. Tayeb Fassi Fihri a accusé l'Algérie d'être responsable de ce statu quo, sans toutefois expliquer pourquoi les autorités algériennes avaient décidé, à cette époque, de recourir à une telle mesure. Invité par la même chaîne à commenter ces accusations, M. Médelci a évacué la question en répondant qu'il souhait du bien aux "frères marocains". Le Maroc fait pression depuis des années pour la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays fermée, après un attentat visant l'hôtel Atlas Asni de Marrakech. Accusant les services secrets algériens d'avoir organisé cet attentat, le Maroc avait mené une chasse implacable aux Algériens qui étaient des centaines de milliers à passer leurs vacances dans le royaume. Rabat avait donné aux Algériens un délai de 48 heures pour quitter son territoire et avait décidé de réintroduire le visa de circulation, supprimé en 1989. L'Algérie avait répliqué par une mesure réciproque aggravée par la fermeture de la frontière. L'arrestation des auteurs de l'attentat a montré que l'Algérie n'était pas concernée. Depuis, l'Algérie conditionne la réouverture des frontières, à l'assainissement de tous les dossiers en suspens, en premier lieu, au dédommagement de ses ressortissants dont les terres ont été confisquées par le gouvernement chérifien.