Ce n'est un secret pour personne, que la ville d'Arzew, ne dispose pas, à ce jour, d'une gare routière digne de sa réputation de capitale pétrolière. En effet, les transporteurs exerçant sur le trajet (Arzew-Oran), utilisent actuellement le parking de l'ex-souk el fellah transformé pour la circonstance en quais de stationnement pour les minicars desservant cette ligne très fréquentée par les usagers. Afin de rendre ce lieu, déjà désagréable, accueillant, la commune a construit, il y a belle lurette, des toilettes publiques qui restent fréquemment fermées pour manque d'eau. La station routière est dotée d'un abribus de fortune construit en dur où l'esthétique laisse à désirer. L'auberge en question sert souvent de dortoir la nuit pour les SDF. Les passants soulagent leurs besoins naturels dans les lieux, transformant l'endroit en un urinoir à ciel ouvert où des odeurs pestilentielles se dégagent à couper le souffle. La nuit, et à défaut d'éclairage, le parc devient alors infréquentable. Plusieurs agressions, à la faveur de l'obscurité, furent signalées auparavant aux alentours où des citoyens furent attaqués et dépouillés de leurs biens. Les commerçants à la sauvette sont mêlés aux voyageurs et l'insalubrité règne en seigneur. La commune d'Arzew a procédé dernièrement à une louable initiative, consistant en un toilettage des lieux, et ce, dans un souci d'hygiène publique. Mais est-ce suffisant ? La solution résiderait donc en l'édification d'une gare routière moderne digne des autres villes du pays qui abriterait les différents intervenants, usagers, véhicules de transport en commun, commerçants et éléments sécuritaires. Un projet fut d'ailleurs proposé auparavant en ce sens, mais ce dernier resta dans son état embryonnaire, à cause justement du contentieux qui oppose toujours les pouvoirs publics aux marchands qui ont élu refuge dans les locaux de l'ex- souk el fellah et qui refusent d'être délogés provisoirement. « Est-ce trop demander pour une ville en pleine expansion qui ne souhaite que d'être dotée d'une station routière ? » se demande un citoyen mécontent. Un autre usager des transports en commun dira : « Venez nous voir quand il pleut, on se bouscule à l'intérieur du café du coin où à défaut sous les toitures extérieures des magasins. Est-ce aussi difficile pour une commune comme la nôtre riche par rapport à d'autres municipalités, de nous offrir la joie de bâtir une vraie gare routière ? » C'est le vœu en tout cas des voyageurs rencontrés sur place et qui, d'ailleurs, méritent mieux.