Trois amis de confessions différentes, Mohamed, musulman, Jésus, chrétien et David, juif, se proposent d'entreprendre un périple à travers les terres millénaires d'Al Andalus en Espagne. Un voyage dans la mémoire qui leur permettra de connaître (de se re-connaître) par le biais d'itinéraires, les lieux symboliques de l'Espagne musulmane. Un hymne à la tolérance, au respect d'autrui et au métissage des cultures. La population accourut pour s'y fixer et y prendre ses quartiers à cause du voisinage du chef du pouvoir. On y bâtit alentour, si bien que les faubourgs rejoignirent ceux de Cordoue, et il se produisit un grand développement de la région dont le centre était occupé par le siège du pouvoir. Durant la visite, nos amis se rendent compte que Madinat az Zahra est très similaire du point de vue artistique à la Grande Mosquée, sa contemporaine. Une double enceinte de murailles entoure sa superficie. Elle possédait plusieurs portes mais la porte principale se trouvait au centre du mur méridional. La ville s'étageait sur trois grandes terrasses. Au cœur de la terrasse centrale, se trouvait le palais, avec, à l'est, les salons de réception dont le salon royal et celui du trône, les édifices administratifs, la mosquée, les marchés, les jardins avec bassins et fontaines, les cages d'animaux sauvages et d'oiseaux. Les 400 maisons des courtisans occupaient le centre de la terrasse supérieure. Les bâtiments militaires, quant à eux, s'étendaient sur les deux vastes zones latérales de la médina. La ville accueillit pendant sa courte existence, d'importantes ambassades étrangères. Les témoins de sa splendeur la décrivent comme un endroit de rêve. Au cours de leur visite, nos amis se rendent compte que des travaux de reconstruction ont été entrepris depuis plusieurs années afin de pouvoir donner, ne serait ce qu'une vague idée de son ancienne splendeur. Il est près de quatorze heures quand ils ressortent de l'enceinte de Madinat az Zahra. A quelques kilomètres au nord-est de Cordoue, se trouve Andujar, leur prochaine halte dans ce périple. ANDUJAR Il fait lourd. On sent des nuages très bas et une chaleur étouffante sur la route qui mène à Andujar. Soudain, ce qui est assez rare en Andalousie, une averse tombe sur la voiture de nos amis qui sont obligés de fermer les vitres du véhicule. Une très forte pluie les force à ralentir. Ils roulent maintenant assez lentement. Ce qui rend le trajet un peu ennuyeux. C'est le moment que choisit Jesús pour interroger ses amis : - Maintenant que j'y pense… On vient de quitter Cordoue et on n'a pas du tout mentionné la figure de Ziryab. Il a bien vécu à l'époque de Abd al Rahman, non?