Nos marchés donnent de la sueur froide aux bourses moyennes. Rien n'a été fait pour arrêter cette frénésie de la hausse des prix des produits agricoles. Aucun dispositif de lutte contre cette flambée des prix, y compris les dispositifs de régulation - le fameux Syrpalac (système de régulation des produits agricoles de large consommation) - n'ont atténué le cours ascendant et frénétique des prix des fruits et légumes. Le Syrpalac s'est révélé inefficace, en l'absence de tout contrôle de l'Etat sur les prix. L'absence de statistiques sur ces besoins maintient l'instabilité du marché en termes d'offre et de demande. L'excédent de certaines wilayas doit être orienté vers les wilayas déficitaires. Certes, la mise en œuvre du Syrpalac s'est donné pour objectif de “mater” la spéculation, mais les objectifs assignés sont, tout de même, loin d'être atteints. L'observation des effets Syrpalac fait ressortir des disparités entre les niveaux des prix en fonction des saisons et périodes de production, constate-t-on depuis la mise en place de ce dispositif en juillet 2008. Le système devra-t-il - encore une fois - être réajusté? La régulation du marché - en amont et en aval - implique des mesures radicales, qui sont loin d'être prises pour voir pointer à l'horizon un résultat satisfaisant et à même d'assurer la pérennité et éviter les solutions partielles. Dans la précipitation, les services agricoles au niveau des wilayas, ont été conduits à bâcler le travail en s'associant de nouveaux prédateurs reconvertis en stockeurs. Les fellahs, pressés de liquider le produit qu'ils avaient sur les bras, n'ont pas pris compte des garanties légales à même de les prémunir des éventuelles arnaques. Certains stockeurs (des privés) se sont volatilisés avec la production stockée, et l'anarchie ayant caractérisé les opérations de destockage assignées aux walis, n'a pas manqué d'exacerber la frustration des agriculteurs qui se disaient trahis. Les fluctuations - souvent haussières - du prix de la pomme de terre sur le marché parallèle, qui suivirent la mise en pratique de ce système, et les protestations des agriculteurs démontraient amplement le degré de l'échec de la stratégie. Le ministère de l'Agriculture qui reconnaît - à demi-mot - l'échec du Syrpalac 1 met en œuvre le Syrpalac 2. Ce système, mis sur pied afin de mettre fin à la spéculation sur les produits de large consommation, a concerné, dans un premier temps, plusieurs filières dont celles des légumes, des céréales et du lait avant d'être élargi à d'autres produits comme la viande et l'oignon. Le directeur de la régulation au ministère de l'Agriculture, Ammar Assabah, défend mordicus ce système de régulation: «Rien ne nous fera revenir en arrière concernant le Syrpalac. On va le consolider», dira-t-il. «Plus de 26 millions de quintaux de pommes de terre sont actuellement stockés, 4.000 tonnes d'oignons, les viandes rouges 4.000 tonnes et la même quantité pour les viandes. Ces stocks rassurent les agriculteurs pour qu'ils engagent des investissements et le citoyen peut accéder à ces produits à un prix acceptable», a-t-il expliqué, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Le stockage des produits est destiné à lutter contre la pénurie, et par conséquent garder les prix à un niveau acceptable. Le problème est que le système n'a pas fonctionné puisque durant le mois de ramadhan, les produits ciblés sont restés au dessus des bourses modestes.