Voulant rejoindre la rive espagnole, cinq jeunes harraga, âgés entre 19 et 24 ans, habitant la daïra de Aïn El Türck, dont trois d'El Ançor, sont restés en mer pendant quatre jours, à la suite de leur embarcation pneumatique qui s'est renversée suite à une houle terrible selon la version du parent d'un rescapé. Un cargo italien a pu venir à leur secours à temps en les reconduisant à son port d'attache à Alger. Ils ne durent aussi leur salut qu'aux gilets de sauvetage qui les ont maintenus en vie.Parmi ces jeunes harraga, un élève qui n'a pas eu son BEM, l'année dernière, issu d'une famille déchirée par le divorce. Tout le personnel du CEM "Tebbak Djelloul" ainsi que ses camarades de classe étaient en émoi à l'annonce de cette aventure qui était sur le point de se terminer en tragédie. Selon nos sources, ils ont payé la somme de 100 mille dinars aux passeurs qui leur ont promis "l'Eldorado." "Les autorités locales doivent se saisir du dossier des harragas et faire la chasse à ses passeurs et arrêter temporairement tout achat d'embarcation" nous a déclaré le père d'un rescapé hospitalisé à Alger. "Encore d'autres victimes qui allongent la liste des morts et des disparus pour un Eden virtuel!!!" nous a déclaré le frère d'une des victimes. En effet, tout le drame est là. Si ces derniers, ont vu le vent tourner en leur faveur, en échappant à une mort certaine, qui peut prétendre que d'autres jeunes ou moins jeunes, ne vont pas « oser » la traversée au dépens de leur vie et tant pis pour ce que cela leur coutera? Mais la question qui reste posée est la suivante : « qui fournit la logistique nécessaire aux jeunes tentés par l'aventure ? ». Il va sans dire, que derrière tout cela, existe un réseau, petit ou grand, là n'est pas l'essentiel, et qui fait dans le commerce de la « mort », en dotant les adeptes de la Harga, d'essence, d'embarcations, de boussoles, de gilets de sauvetages, ainsi que les données sur la météo. Qui alimente en matériels le réseau de passeurs ? D'où s'alimente ce réseau en matériels de mer ? Voilà une autre question qui mérite d'être posée, étant donné que l'on ne trouve pas tout ce bazar chez l'épicier du coin. D'autre part, la facilité avec laquelle les membres du réseau arrivent à s'octroyer le matériel de mer, est déconcertante à pus d'un titre. Depuis le temps où s'opèrent les départs clandestins vers l'Espagne via la mer, et ils se comptent par dizaines, les passeurs et leurs fournisseurs ne sont jamais à court. Ni d'idées pour défier les gardes cotes, ni de matériels. D'où puisent-ils ces milliers d'hectolitres de gasoil, les cordes, les moteurs, et tout le reste. Il va sans dire également, qu'il y a de l'argent à ramasser dans cette affaire, et l'on imagine bien que des fortunes se ramassent comme ça, à vue d'œil sur le dos de malheureuses victimes, que l'on envoie à la mort, sans état d'âme. Le cri de détresse des parents est on ne pleut plus tragique, car on commerce la vie de leurs enfants contre des dinars. Et tant que les pouvoirs publics ne sévissent pas de manière rigoureuse, les commerçants de la mort, qui ont pignon sur «mer», ne cesseront jamais leurs activités criminelles. L'on ne rappellera pas assez que ces mêmes commerçants de la mort, écument la corniche oranaise, ils sont bien établis dans leur commerce, ils connaissent le terrain, et peuvent être identifiés. Il suffit d'aller chercher là où il faut.