Ils sont venus de tous les coins de la wilaya. Des dizaines de citoyens mécontents de leurs situations sociales et ne supportant pas, selon eux, le calvaire qu'ils endurent, se sont rassemblés, hier mercredi matin, devant le siège de la wilaya pour, ajoutent-ils, «faire entendre leur voix aux responsables concernés.» Apparemment, c'est l'opération de recasement des familles en détresse et vivant depuis des mois sous des tentes implantées dans la cour d'une école primaire qui a inspiré à certains vivant aussi dans des conditions dégradées à venir manifester devant l'administration. En effet, ils sont venus de «Gouba Nouna», dans la commune de Bendaoud, où les recasés ont été placés, et ils sont venus de Satal, un quartier populaire du chef-lieu de la wilaya et bien d'autres localités pour exprimer sous la même résonance leur grand besoin à un toit décent. «Nous sommes des Algériens et je pense qu'on a droit à un logement qui préservera notre dignité», a tenu à déclarer un des présents en affirmant qu'il vit avec sa famille dans un taudis qui ne le protège de rien. «En hiver, c'est le froid et le ruissellement d'eau des pluies et l'été c'est l'effet de serre. Voilà où je survis» ajoute-il. Après quelques heures, les protestataires, maintenus sous la loupe d'un service d'ordre omniprésent, ont quitté le lieu une fois reçu par le chef du cabinet de la wilaya. A cette frange de la société, ce sont aussi les gardes communaux qui ont marqué leur présence pour exprimer leur rejet de leur transfert vers des directions dans le cadre de l'insertion des jeunes sans emploi. «Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes des années durant et nous voilà récompensés par une réduction de notre salaire de plus de la moitié» a lancé un garde. Non sans ajouter «que puis-je faire avec 12.000 DA alors que je n'arrivais pas à subvenir aux besoins de ma famille avec les 30.000 DA que je percevais auparavant».