Comme annoncé dans notre précédente édition, la rencontre, jeudi, du wali d'El Bayadh avec les jeunes chômeurs -pour rappel, des diplômés, licenciés, ingénieurs…-, n'a pas vraiment convaincu les protestataires présents en force à cette initiative qui se voulait un rapprochement avec les administrés. Il a fallu une deuxième rencontre devant le siège de la wilaya. En présence des élus locaux et du directeur de l'inspection du travail, le Premier responsable de la wilaya a annoncé que des mesures ont été prises pour faciliter à tous l'accès aux différentes formules d'emploi, incluant les dispositifs Angem, Ansej et Cnac. Il a même évoqué son intention de mettre à sa propre disposition un nombre de postes dans les différentes directions au profit des jeunes universitaires. Le wali devait longuement s'étaler sur le programme qu'il compte mettre en oeuvre pour juguler la crise de l'emploi dans la wilaya en dehors des projets locaux ayant trait à l'amélioration du cadre de vie des citoyens. De son côté, le directeur de l'inspection du travail a rappelé que le retard enregistré dans son secteur pour répondre au besoin de l'emploi est dû en fait à cette forte demande des jeunes, une demande qui dépasse largement le nombre de postes mis sur le tapis, moins de 400 postes, alors que la wilaya compte quelque 1.500 jeunes diplômés au chômage. Les jeunes universitaires devaient-, eux, profiter de cette rencontre pour exposer devant le wali et les responsables, au cas par cas, leurs souffrances quotidiennes dans leur quête de travail. Ces derniers, dans leur lancée, n'ont pas manqué de dénoncer le favoritisme et les passe-droits qui auraient prévalu dans les offres d'emplois, certains n'hésitant pas à parler de bénéficiaires étrangers à la wilaya. Le clou de la rencontre a été cette pathétique intervention d'un jeune qui a raconté comment il a perdu sa fillette malade, faute de moyens à même de lui permettre de la faire prendre en charge médicalement. «J'ai vu mourir ma fille sans pouvoir agir», a-t-il dit, très affecté par cette histoire. Cela n'a d'ailleurs pas laissé indifférent le wali qui lui a promis de prendre son cas en charge. Il faut dire que cette rencontre a eu le mérite de permettre aux jeunes universitaires au chômage de s'exprimer sur leur situation, mais s'ils ne semblent plus croire en rien. Difficile de convaincre ces jeunes -confrontés à la dure réalité quotidienne- avec de simples promesses…