Sur les 6 millions de paires de chaussures commercialisées sur le marché algérien, un million est fabriqué par des entreprises nationales, a indiqué récemment le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs de textile et cuir sur les ondes de la Chaîne III. Au cours de cette émission, M.Takdjout a plaidé pour la récupération de certaines filières de textile et de confection afin de réduire la facture des importations et limiter la dominance étrangère en la matière. L'intervenant a souligné dans ce sens que les sociétés publiques de confection détiennent moins de 10% du marché local au moment où le marché national avoisine quelque 2 milliards de dollars. Le manque d'organisation, de qualification et d'effectifs étaient autant de raisons avancées pour expliquer cette faiblesse dans la production, mettant également en exergue le fait que plusieurs secteurs échappent aux entreprises algériennes de confection tels que le secteur hospitalier, l'enseignement supérieur et l'éducation. Le problème de commercialisation et de marketing en est un autre facteur, selon l'invité de la radio qui soulignera que «la mise en place des dépôts de régulation est plus qu'une nécessité pour éviter la spéculation et permettre de faire connaître le produit national». Par ailleurs, l'effacement des dettes des entreprises, l'investissement, la formation et la reprise des anciens dossiers comme la culture du coton sont rendus obligatoires pour cette relance. L'occasion a été saisie pour titrer la sonnette d'alarme sur les exportations frauduleuses du cuir. «Une mission économique italienne a fait état d'une opération d'importation de cuir de 6 millions de dollars mais qui ne figure pas dans les chiffres officiels», poursuit le syndicaliste qui a regretté par ailleurs que le plan de restructuration du secteur, initié par les pouvoirs publics, ne soit pas suffisamment diffusé à l'égard des entreprises. «Ce programme ne doit pas être porté uniquement par ses initiateurs mais aussi par les dirigeants d'entreprises et les employeurs de ces entreprises», dira-t-il. La Société de gestion des participations des industries manufacturières (SGP-IM) avait annoncé un plan d'affaires sur cinq ans pour consolider la position des entreprises et des filières bois, textile, confection et cuir sur le marché national. Ce plan prévoit de porter le chiffre d'affaires du secteur à 38,5 milliards de DA d'ici à 2014, contre 26,4 milliards de DA en 2009, soit un taux annuel de progression de 10%, et compte mobiliser dans une première étape des investissements de 8,2 mds de DA, destinés à la mise à niveau des équipements de production de certaines entreprises.